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Ce porte-avions chinois qui n’effrayait même pas Taiwan
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Zen, soyons zen...

La perspective de voir la Chine se doter d’un groupe aéronaval devrait inquiéter les pays asiatiques. Et en premier lieu l’île de Taïwan, considérée par Pékin comme étant une province rebelle. Pourtant, M. Lu Quinlong, le plus haut représentant de l'île en France, reste zen... Explications.

Lu Qinglong

Lu Qinglong

Lu Qinglong est “ambassadeur” de Taiwan en France. 

 

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Atlantico : Acquis en 1998 pour 20 millions de dollars auprès de la marine Russe sous le faux prétexte d’en faire un casino flottant à Macao, l’ancien porte-avions soviétique Varyag - rebaptisé Shi-Lang - vient de prendre la mer sous les couleurs de la marine chinoise. Le buget de la Défense en Chine connaît une croissance à deux chiffres. Qu’en pensez-vous ?

Lu Qinglong : Neuf pays sont équipés de porte-avions dont, rien qu’en Asie, la Thaïlande, le Japon et la Corée. Nous comprenons très bien la stratégie de la Chine qui veut montrer qu’elle est un grand pays. Ce dont nous convenons.
Face à cette démonstration de la volonté militaire de la Chine continentale, nous sommes très concernés. Mais ce porte-avions n’est pas un signal que pour nous. C’est un signe clair à plusieurs pays. Comme on dit en chinois : ce porte-avions est un "pied pour plusieurs oiseau" (il fait d’une pierre deux coups, NDLR). D’un coup de pied la Chine touche plusieurs objectifs...


Taiwan, se sent-elle menacée par ce nouvel outil de projection de puissance ?

Pour le moment, la Chine n’a pas d’ennemi immédiat. La Chine est trop grande et je ne crois pas que les pays asiatiques -y compris l’Inde- auraient intérêt à entrer en concurrence militaire avec la Chine populaire. Surtout en ce moment, alors que les négociations diplomatiques sont aisées. On peut trouver des solutions pacifiques à tous les “conflits”. C’est pour cela que nous, à Taiwan, qui sommes un petit pays - même si nous sommes aussi une puissance économique, nous souhaitons une civilisation de l’intelligence pour maintenir la paix et l’ordre régional et mondial.

Avez-vous les moyens de vous défendre ?

Ces dernières années, ce n’est plus un secret que Taiwan a accru ses moyens d’autodéfense. Bien sûr, si Taiwan commandait des capacités d’autodéfense : ce serait entièrement justifié... L’île a besoin d’équipements pour assurer sa sécurité nationale. Je ne suis pas spécialiste. Mais cela fait plusieurs années que nous ne recevons plus les dernières “versions” des missiles pour nous équiper. Et ce alors même que notre président Ma Ying-jeou, a évoqué à plusieurs reprises le souhait de Taiwan d’acquerrir des chasseur F 16. Et jusqu’à maintenant, nous n’avons pas de réponse positive de la part de Washington.Mais afin d’assurer la sécurité nationale, nous continuons à assurer une position pacifique. Depuis 2008, nous avons ouvert pas moins de six négociations et quinze accords ont été signés. Notre stratégie est donc très pacifique. 


Avez-vous peur ?

Nous sommes très concernés. Nous espérons que tous les efforts militaires de la Chine n’affecteront pas la stabilité de la paix du monde entier. Militairement, dans les années 1960, la Chine a toujours essayé de "libérer" militairement Taiwan. Mais ils n’ont pas réussi. C’est pourquoi, ils ont modifié leur stratégie par des voies diplomatiques. Mais n’oublions pas qu’en 1996, la Chine a tiré des missiles pour inciter les électeurs taiwanais à ne pas voter pour Li Tenghui, le président sortant d’alors. Depuis 2008, et l'accession au pouvoir de Ma Ying-jeou, nos relations se sont améliorées. Aujourd’hui, la Chine souhaite accélérer les négociations entre les deux parties. Et notre président a consenti à ce que Taiwan fasse des efforts, pour établir une meilleure compréhension et établir des liens gagnant-gagnant.Taiwan a ainsi toujours fait en sorte d’améliorer ses capacités de puissance militaire. Et Nous essayons aussi de pouvoir faire avancer la Chine vers la démocratisation.
Mais un grand pays doit aussi partager plus que des responsabilités militaires. La chine doit partager des responsabilités internationales. Y compris en ce qui concerne le maintien de la paix...

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