Sarkozy réussira-t-il à créer une nouvelle génération de sarkozystes tout frais, tout beaux ?<!-- --> | Atlantico.fr
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De jeunes militants UMP.
De jeunes militants UMP.
©Reuters

La relève

Dans un article publié hier dans le JDD, Nicolas Sarkozy a expliqué vouloir faire son retour en s'appuyant sur sa base de militants, en comptant notamment sur son million de contacts Facebook.

Carole  Barjon

Carole Barjon

Carole Barjon est rédactrice en chef adjointe à la rubrique politique, chargée de l’Elysée et de la droite au Nouvel Observateur.

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Dans un article publié hier dans le JDD, le retour de Nicolas Sarkozy se confirme petit à petit. Le come-back de l'ancien président se ferait ainsi "par la base" (il annonce ainsi vouloir s'appuyer sur son million de contact Facebook...). Cette stratégie, dans une structure aussi complexe que l'UMP, peut-elle vraiment s'avérer gagnante ?

Carole Barjon : Il n'y a surtout pas d'autre stratégie à partir du moment où l'on constate qu'il y a un front anti-Sarkozy très fort chez plusieurs parlementaires, à commencer par quelques anciens ministres. Je pense par exemple à Xavier Bertrand, très offensif, ou Bruno Le Maire qui met en garde contre une possible "restauration". Au-delà de ceux qui l'expriment clairement, on sent bien qu'il n'y a aucun enthousiasme réel qui se manifeste chez les élus et les cadres. La seule solution devient donc évidemment la base. Nicolas Sarkozy peut s'appuyer sur les militants de l'UMP qui, si l'on croit les sondages, lui garde leurs faveurs.  

Nicolas Sarkozy veut s'appuyer sur une nouvelle génération, avec le trio Laurent Wauquiez, NKM, François Baroin. Mais que peut réellement incarner ces personnalités et quelle est la nature du projet qu'ils peuvent porter ?

C'est une très bonne question… Pour l'instant, il n'y a pas de projet du tout. C'est d'ailleurs tout l'enjeu qui va se présenter devant celui qui prétendra reconstruire la droite. On prête à Nicolas Sarkozy l'idée de vouloir tout changer, à commencer par la stratégie par rapport à celle qu'il avait mise en œuvre en 2012. On croit deviner que Nicolas Sarkozy – s'il revient – usera d'une stratégie moins droitière. C'est pour cela que l'ancien président compte beaucoup sur François Baroin qui non seulement porte un petit morceau de la "croix chiraquienne" et qui a exprimé des positions très républicaines contre le Front national et fermes sur la laïcité. NKM s'est aussi illustrée contre le FN. Nicolas Sarkozy semble faire aussi grand cas de Jean-Louis Borloo et de l'UDI. Cela semble indiquer qu'il va opter pour une stratégie plus élargie. Et compte tenu de la campagne qu'il a menée en 2012, il n'a plus grand-chose à prouver sur les thèmes régaliens classiques de l'immigration et de la sécurité. Peut-être s'appuiera-t-il aussi sur de jeunes parlementaires qui n'ont pas encore été ministre.

Le contexte politique actuel à l'intérieur de l'UMP est-il tel que Nicolas Sarkozy ne peut revenir qu'en marginalisant les cadres actuels du parti ?

Pas forcément. J'imagine que s'il réussit à créer une dynamique, il espère bien qu'un certain nombre de gens se rendront à l'évidence et se rallieront à lui. Il est clair en tout cas que, dans le contexte actuel, cela tient du pari.

Ce retour de Sarkozy au cours de l'été – s'il se confirme – interviendrait selon le JDD "un an avant ce qu'il avait imaginé". Ce tempo précoce peut-il avoir une influence – et laquelle – d'ici 2017 ?

Si on part de l'hypothèse que Nicolas Sarkozy se présente à la présidence de l'UMP, ce n'est pas seulement une accélération du timing de son calendrier supposé, c'est aussi une entrée de nature différente. Nicolas Sarkozy confiait en effet que "l'UMP était morte" et qu'il ne voulait pas revenir à travers le parti, pour ne pas faire comme Giscard qui essaya de faire un retour par la voie partisane. Il voulait au contraire incarner quelque chose de plus large que l'UMP. Tout cela n'est plus d'actualité. On n'est donc pas dans le retour avec l'image d'un "sauveur", mais c'est un retour par la case partisane traditionnelle. Il utilise donc une base plus étroite. Mais Nicolas Sarkozy considère manifestement qu'il a là une occasion à ne pas rater.

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