Baccalauréat : le match des examens de fin de scolarité. Mention TB aux États-Unis et à l'Angleterre <!-- --> | Atlantico.fr
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Des élèves passant leur baccalauréat de philosophie.
Des élèves passant leur baccalauréat de philosophie.
©Reuters

Passage obligé

A l’heure où les candidats du bac viennent de commencer les traditionnelles épreuves, petit tour d’horizon au-delà des frontières pour comprendre comment se déroule l’équivalent de cet examen ô-combien français.

Peter Gumbel

Peter Gumbel

Peter Gumbel est un journaliste anglophone basé à Paris depuis 2002, enseignant à Sciences Po. Il a publié Elite Academy : La France malade de ses grandes écoles (Denoël, 2013).

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Atlantico : En France, le bac est considéré comme un des diplômes les plus importants de toute une scolarité. Cet examen final qui clôture le lycée est-il aussi fondamental dans les autres pays ? 

Peter Gumbel : Le bac ou l’équivalent du bac est important dans tous les pays. Le bac français général est exigeant et le niveau est très élevé. On ne retrouve pas d’équivalent à la fameuse épreuve de philo ailleurs. Il y a des petites différences entre les pays : les Anglais, Allemands, Italiens et Suisses notamment utilisent le bac pour la sélection à l’entrée de l’Université. Ce n’est pas le cas en France. Aux Etats-Unis, il n’y a pas de bac comme en France. Ce n’est pas ça qui est important pour les universités américaines. Elles regardent les résultats mais ils sont un élément parmi plusieurs.

La France, comme l’Espagne et l’Irlande, partagent le même type d’examen final mais la plupart ont adopté un système différent. Comment se déroule-t-il ailleurs, notamment en Allemagne, en Angleterre et aux Etats-Unis ?

En Angleterre comme aux Etats-Unis, on réfléchit et on se demande quelles sont les matières importantes, comment évaluer les connaissances et compétences des jeunes. C’est une différence par rapport à la France. De même, dans un très grand nombre de pays comme en Allemagne, on n’attend pas seulement l’épreuve finale, il y a une formation continue pendant les deux années de terminale et de première. On n’attend pas le hasard des épreuves. On reproche au bac français un travail de mémorisation extrêmement lourd : on peut apprendre ses fiches par cœur et avoir une bonne note. Est-ce l’intelligence que l’on veut ? C’est une vraie question. La France est en tout cas en train de se rendre compte à quel point elle est décalée sur ce sujet.

En France, la possibilité de réformer l’examen a plusieurs fois été évoquée mais finalement enterrée aux prix de vives contestations et de marche arrière de la part des gouvernements. Retrouve-t-on actuellement une remise en cause du baccalauréat ou de son équivalent dans d’autres pays, en Europe comme aux Etats-Unis ?

Dans pas mal de pays on commence à remettre en cause la façon d’évaluer les jeunes. C’est par exemple le cas en Angleterre. Depuis longtemps on choisit trois ou quatre matières depuis 16 ans, on fait des épreuves dans ces matières et c’est tout. Il n’y a pas de matière obligatoire. On peut par exemple se passer de faire des maths. On voit depuis peu des doutes autour  de ça et ils évoluent vers un système plus français avec quelques matières plus obligatoires. Les universités anglaises veulent que le diplôme équivalent du bac (A-level) soit plus exigeant. Aux Etats-Unis on est aussi en train de remettre en cause ce système. Depuis très longtemps, on a trois épreuves (SAT) autour de l’anglais, les maths et la logique de raisonnement. C’est un QCM désormais considéré comme trop facile et les universités disent que ce n’est pas assez exigeant. D’autres épreuves pourraient donc voir le jour.

La qualité du baccalauréat français est-elle reconnue au-delà des frontières ?

Oui mais pour les universités étrangères, c’est compliqué de comprendre le système français avec les notes et les mentions. En Angleterre il n’est pas rare de voir des jeunes réussir avec A ou A étoile, la note maximale, alors qu’en France il est très compliqué d’avoir un 20. Pour les Français, il faut un minimum de 16, voire 17 ou 18 pour intégrer Cambridge ou Oxford.

Ce qui n’est pas clair pour les étrangers, ce sont les différences entre les filières L, ES et S et la hiérarchie incompréhensible entre les trois qui fait que les scientifiques sont mieux considérés que les autres. Il n’y a qu’en France où l’on considère que les maths sont plus importants que l’histoire par exemple. C’est vraiment une exception française.

L’International baccalaureate (IB), un diplôme de fin d’études secondaires qui permet l’accès à l’Université, se développe-t-il de plus en plus ?

Ce nouveau standard apparaît de plus en plus dans le monde entier, des Etats-Unis en passant par l’Asie. Ce sont des épreuves très exigeantes, encore plus qu’en France, avec des examens finaux mais aussi des évaluations continues. Il faut aussi faire au moins un mois de recherche. A Harvard par exemple, on est dispensé de quelques cours de première année si on a obtenu ce diplôme. Toutes les universités reconnaissent ce diplôme aux Etats-Unis comme en Angleterre.

Propos recueillis par Julien Chabrout

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