Et si cette fois, Bonaparte ne faisait pas partie du triumvirat ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Et si cette fois, Bonaparte ne faisait pas partie du triumvirat ?
©Reuters

Secrets d'Histoire

Les trois anciens Premiers ministres Jean-Pierre Raffarin, Alain Juppé et François Fillon à la tête de l’UMP ne cachent pas leurs grandes ambitions politiques. Mais avec Nicolas Sarkozy comme concurrent potentiel à la prochaine élection présidentielle, pas sûr que l'histoire de Napoléon Bonaparte se répète.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

Voir la bio »

Après le coup d’Etat du 18 Brumaire (9 novembre 1799), un nouveau régime politique s'installe et est dirigé par un triumvirat. Le premier consul s’appelle Napoléon Bonaparte, qui deviendra consul à vie puis empereur en 1804. Y a-t-il un futur empereur dans notre triumvirat de l’UMP formé par les trois anciens Premiers ministres Jean-Pierre Raffarin, Alain Juppé et François Fillon ? La question n’est pas qu’une licence historique. Je veux bien prendre le pari que ces trois hommes entrés en politique il y a plus de trente ans rêvent d’Elysée à plus ou moins haute voix.

On est tenté d’écarter rapidement l’hypothèse Raffarin même s’il a réussi, depuis 2012, à s’imposer comme le sage qui sort son parti de la crise à chaque fois qu’il semble s’y enfoncer irrémédiablement. Raff’ vise la présidence du Sénat, ce qui ferait de lui le second personnage de l’Etat et suffit, a priori, à son bonheur.

Concernant Juppé et Fillon, la situation est très différente. Ce dernier ne cache pas, depuis la défaite de la droite en 2012, qu’il pense être capable de l’emporter en 2017. Après sa tentative de s’emparer de la présidence de l’UMP, il a manœuvré en coulisse pour que son ennemi intime, Jean-François Copé, ne survive pas à l’affaire Bygmalion. Fillon est un faux calme qui, lorsqu’il se départit de son flegme so british, se montre souvent très dur. Il est d’ailleurs allé trop loin, trop tôt en attaquant Nicolas Sarkozy sur son bilan et sa personnalité : les militants et sympathisants de l’UMP ne le lui ont pas pardonné. Aujourd’hui, il fait figure d’outsider pour 2017.

Reste Alain Juppé. Actuellement, le maire de Bordeaux marche sur l’eau. Sondages radieux, victoire haut la main aux dernières municipales, reçu comme un homme d’Etat sur tous les plateaux télé, rien ne lui résiste. Il n’a même pas eu besoin de s’activer pour intégrer le triumvirat et diriger les opérations dans cette période intérimaire qui se clôturera par un congrès à l’automne. Il n’attaque de front ni Sarkozy, ni Copé, ni personne. Droit dans ses bottes, il défend des principes : l’austérité en politique, la rigueur dans l’action, pas de compromis avec le FN, etc. Son problème à lui est que la France ne va pas s’offrir toute seule. Une présidentielle, il faut aller la chercher avec les dents. Et Alain Juppé ne s’abaisse pas à ce genre de pratiques si facilement…

En revanche, celui qui reste à ce stade de la compétition son plus sérieux adversaire n’a aucun état d’âme en la matière. La présidentielle, Nicolas Sarkozy l’a gagnée et l’a perdue, c’est dire s’il la connaît bien. Malgré cette double expérience, il ne s’en est pas lassé. Cette belle quinquagénaire continue de l’exciter comme au premier jour. Il ne faut donc pas exclure que le futur empereur surgisse du passé (certes, récent) et écrabouille le triumvirat…

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !