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Jeu de rôles ou vraie crise ? On s'y perd
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EDITORIAL

Faut-il prendre au sérieux le jeu de massacre financier et boursier en cours des deux côtés de l'Atlantique ?

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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Après le deuxième plan de sauvetage de la Grèce, tout était censé bien se passer en Europe. On voit le résultat. Ceci tandis qu'aux USA, Républicains et Démocrates se sont, longuement, battus comme des chiffonniers au sujet du relèvement du plafond de la dette, qui a pourtant été souvent relevé ces dernières années sans que cela ne dégénère comme ce fut le cas ces jours-ci.

Hier, Standard & Poor's (S&P), une des trois grandes agences de notation financière, a, pour la première fois depuis la naissance de cette agence en 1941, baissé la note de la dette publique américaine, et ouvert la possibilité d'une deuxième baisse de cette note dans l'avenir. L'équivalent du ministère américain des Finances a eu beau protester, et parler d'erreur, rien n'y a fait. Et certains annoncent déjà que les dettes publiques européennes, encore bien notées comme celle de la France, pourraient subir le même sort.

On comprend que le gouvernement américain n'apprécie pas, puisque lorsque le Canada avait, en 1992, comme les USA hier, perdu la meilleure note (AAA), il avait du patienter 10 ans pour la récupérer. Même souci pour l'Australie en 1986, avant 17 ans de patience pour retrouver la meilleure note en 2003.

Noyé sous des commentaires plus ou moins contradictoires de spécialistes (ou du moins, présentés comme tels), le non initié regarde avec étonnement toutes ces gesticulations politico-financières sans vraiment comprendre. S'agit-il uniquement d'une crise financière ? Ou bien va-t-on affronter une crise économique accompagnée d'une inquiétante récession ?  

On a l'impression qu'il y a d'un côté les marchés, les traders, aussi appelés spéculateurs, les banques qui jouent et gagnent en misant aussi bien sur la hausse que sur la baisse, et de l'autre les gouvernements qui tardent à se mettre d'accord avant de tenir des discours rassurants aussi vains que répétitifs qui restent sans effet.

Cette crise de nerfs boursière est-elle un simple épisode supplémentaire d'un étrange jeu de rôles amplifié par l'affolement médiatique ou nous conduit-elle directement vers une vraie crise économique, accompagnée d'une récession qui nous concernerait tous, même si nous n'avons pas la moindre action en bourse ?

Est-ce "la faillite des Etats" comme le dit la Une de Libération ce samedi ou bien la faillite de la gestion à court terme appliquée aussi bien en Europe qu'aux USA par les gouvernements successifs ? Plus de questions que de réponses, dans ce brouillard qui ne cesse de s'épaissir.

Pendant ce temps-là, quelques certitudes : les vacanciers sont encore plus impuissants que leurs gouvernements, et les boat people libyens continuent de se noyer, tandis que la famine ravage la Somalie, sous l'oeil de l'Europe et des USA trop occupés à jouer à se faire peur.

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