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Le ballon d'essai du gouvernement pour taxer les riches
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Impôt sur les hauts revenus

Selon les Echos, la majorité voudrait mettre en place un impôt de 1 à 2% pour les ménages dont le revenu fiscal dépasse 1 million d'euros. Une goutte d'eau de 300 millions d'euros dans la réduction des déficits, qui annonce une tendance bien plus nette à l'augmentation de fiscalité des plus riches.

Jean-Hervé Lorenzi

Jean-Hervé Lorenzi

Jean-Hervé Lorenzi est économiste.

Président du Cercle des économistes, il est l'auteur de nombreux ouvrages dont Le fabuleux destin d'une puissance intermédiaire (Grasset, 2011). Son dernier livre s'intitule Un monde de violences, l'économie mondiale 2015-2030 (Eyrolles, juillet 2014).

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Atlantico : Que pensez-vous des modalités prévues pour ce nouvel impôt (taux faible, assiette large qui inclue les revenus salariaux et patrimoniaux) ?

C'est ce qui va se passer dans tous les pays du monde. Nous sommes confrontés à une crise d'endettement majeure, et il va bien falloir d'une manière ou d'une autre transférer de l'argent entre les créanciers et les débiteurs, entre les contribuables et les Etats, que ce soit sous forme d'augmentation des impôts ou d'inflation.

Cette augmentation des impôts était donc prévisible, mais tout dépend des modalités. Pour l'instant, les pistes de réflexion avancées par le gouvernement sont plus ou moins neutre, mais il est difficile de les commenter tant que ce ne seront pas des décisions.

Quant à la question de savoir si les revenus du capital doivent être intégrés ou non, le débat n'a rien de nouveau, puisque la CSG (Cotisation Sociale Généralisée) les intègre déjà, contrairement aux cotisations salariales. On se dirige aujourd'hui plutôt vers une fiscalité intégrant les deux.

Cette annonce a donc été surestimée ?

Non, mais ce n'est pas le jour et la nuit. Aujourd'hui, les revenus du capital et du travail sont déjà taxés. Il s'agit simplement de les rééquilibrer un peu. Il n'y rien d'exceptionnel dans cette affaire !

Cette annonce s'inscrit dans la logique d'une tendance mondiale à la réduction de la dette, qui passe forcément par la réduction des déficits ET l'augmentation des impôts. Cette annonce ne représente pas grand chose en elle-même, c'est une façon de tester des pistes afin de savoir jusqu'où les détenteurs du capital peuvent accepter une taxation. Nous ne sommes aujourd'hui que dans la première phase d'évolution de la société. Si les décisions gouvernementales majeures portaient sur 300 millions d'euros [ce que devrait rapporter ce nouvel impôt, ndlr], ce ne serait pas la peine de faire une pleine page dans Les Echos...

Que serait donc selon vous la réforme fiscale idéale ?

C'est très compliqué, il faut regarder de près et prendre du temps pour le préparer. Ce qui est certain, en France comme partout dans le monde, c'est que la fiscalité des revenus les plus élevés sera augmentée.

Il faut en tout cas que la fiscalité porte à la fois sur le travail et sur le capital : un rééquilibrage en faveur du capital va donc inéluctablement avoir lieu. Le problème auquel nous sommes confrontés n'est posé que depuis un mois : nous ne sommes donc qu'au début d'un processus, car une réforme fiscale ne se fait pas en quelques semaines.

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