Robert Mapplethorpe : musée Rodin plutôt que Grand Palais <!-- --> | Atlantico.fr
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Une oeuvre de Robert Mapplethorpe.
Une oeuvre de Robert Mapplethorpe.
©Reuters

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Deux expositions parisiennes sont actuellement consacrées au photographe disparu en 1989. Deux hommages à une œuvre perfectionniste mais pas forcément tous publics.

Thème

"Je cherche la perfection dans la forme. Dans les portraits. Avec les sexes. Avec les fleurs." C'est ainsi que s'exprime Robert Mapplethorpe, l'un des grands photographes du XXè siècle. Né aux Etats-Unis en 1946, d'un père militaire et d'une mère très croyante, il décidera, à vingt ans, de rompre brutalement avec sa famille pour trouver sa voie dans l'effervescence des mouvements pour la libération des noirs et des homosexuels, dans le New York des années 1970-1980. Mapplethorpe décèdera du sida en 1989, à 42 ans.

Deux expositions lui rendent hommage. L'une, au Grand Palais, a sélectionné 250 tirages qui rendent compte des différents thèmes abordés dans son travail. L'autre, au Musée Rodin, dresse un parallèle entre le photographe perfectionniste qui n'a cessé de sculpter les corps avec son objectif et le sculpteur que la photographie a accompagné tout au long de son oeuvre pour saisir le corps en mouvement.

Points forts

La rétrospective du Grand Palais montre des photos en noir et blanc, plastiquement parfaites, élégamment encadrées, aux techniques de tirage les plus raffinées. Elles sont présentées par thème: On y trouve principalement des photos de corps musclés aux lignes géométriques, corps sculptés de body-builders, corps afro-américains à la peau qui semble être de bronze... On y trouve aussi des compositions florales, des dévotions portées au Christ ou encore des portraits de personnages célèbres comme Andy Warhol ou Patti Smith, sa meilleure amie. Mapplethorpe a exploré la photographie du corps qu'il a su magnifier jusqu'à la frontière de la pornographie. Il photographie ses modèles nus et ses amants avec l'idéalisme de Michel-Ange.

De son côté, en confrontant 50 sculptures de Rodin et 102 photographies de Mapplethorpe, le Musée Rodin propose un parallèle passionnant entre le photographe et le sculpteur. A priori, tout les oppose sauf la passion pour le corps humain qu'ils ont su, chacun à sa façon, si bien magnifier. "Si j'étais né il y a cent ou deux cents ans, j'aurais été sans doute sculpteur, mais la photographie est une façon rapide de regarder, de créer une sculpture". Mapplethorpe a cherché ses références dans la sculpture classique et a utilisé la photographie pour faire de la sculpture. Et si son maître était Michel-Ange et non Rodin, l'exposition, découpée en huit thèmes, établit un dialogue passionnant entre ces deux grands artistes. Le noir et blanc des photos répond au bronze et au plâtre des statues. La géométrie et la netteté des oeuvres du photographe rivalisent avec le mouvement et la vie insufflés dans les statues du sculpteur.

Points faibles

Outre l'esthétisme lisse et froid de l'accrochage, le Grand Palais a choisi le parti audacieux de montrer l'oeuvre de Mapplethorpe dans son intégralité, au-delà de la "décence commune". Dans un espace fermé et interdit aux mineurs, des photographies, au caractère sexuellement cru et provocateur, choquent. La passion du photographe pour le sexe, les hommes et les jeux sado-masos mettent le visiteur mal à l'aise.

En deux mots ...

Si vous avez à choisir entre ces deux expositions, n'hésitez pas, courrez voir l'exposition du Musée Rodin, une belle réussite inattendue.

Recommandation

En priorité

EN PRIORITE, pour le Musée Rodin

BON, pour le Grand Palais

Infos & réservation

Musée Rodin
79, rue de Varenne
75007Paris
http://www.musee-rodin.fr

Jusqu'au 21 septembre: Tous les jours sauf lundi 10h-17h45, nocturne mer 20h45

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