Comment l'armée combattrait Godzilla<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
Comment l'armée combattrait Godzilla
©Godzilla

Rayons lasers et cie

La ré-édition au cinéma d'un classique désormais incontournable des mangas japonais amène à se poser de nombreuses questions... parfois même les plus "originales".

Xavier Roux

Xavier Roux

Xavier Roux est contre-amiral de la Marine nationale et vice-président du Cercle de la mer.

Voir la bio »

Atlantico : Dernier représentant d'une espèce de dinosaures théropodes, Godzilla a été exposé à des radiations dues à des essais nucléaires dans l'Océan Pacifique, ce qui lui confère une haleine atomique et des écailles radioactives. Ces deux pouvoirs viennent s'ajouter à son gigantisme hors norme - il peut mesurer jusqu'à 150 mètres et peser de 20 000 à 60 000 tonnes - et à sa capacité de vivre sur terre comme sous l'eau. Si Godzilla venait , en imaginant le pire et l'impossible, à semer la terreur à Paris, l'armée française aurait-elle les moyens de le combattre ? Quelles armes utiliserait-elle ? Quelle serait sa priorité (civils, monuments historiques, etc.) ?

Xavier Roux : L’armée française possède une gamme très étendue de moyens et d’armements ; cela va du fusil d’assaut au missile de croisière en passant par les projectiles-flèches qui arment les chars d’assaut en passant par les bombes lancées par avion et guidées par faisceau laser. On peut imaginer, dans le scénario, que l’on va partir des armes les plus simples (le fusil) pour terminer par le plus compliqué (le missile) de façon à augmenter le suspens. Les priorités à décréter éventuellement (populations civiles, monuments, installations, …) ne seraient pas du ressort des militaires mais des pouvoirs civils, selon l’organisation de la défense en France. Dans le scénario, il ne fait pas de doutes qu’il y aurait confrontations sur ces priorités, aux fins de la dramaturgie plus que de la véracité.

Comment s'y prendrait l'armée française pour pallier d'éventuelles complications dues au physique et aux facultés hors normes de la bête ?

La solution ne pourrait résider que dans un emploi coordonné des moyens, c’est-à-dire essayer d’employer tous les moyens « en même temps » ce qui revient à les employer de façon simultanée ou selon une séquence propre à profiter des effets momentanés que peut provoquer une arme qui, si elle n’est pas mortelle, affaiblit l’objectif. Pour 60.000 tonnes d’agressivité, cela demandera beaucoup de moyens, et des forces entraînées à coopérer.

Quelle armée serait la plus encline à défendre ses citoyens ? Pourquoi ? Combien d'hommes serait-il nécessaire de déployer pour combattre le monstre japonais ?

Seule une coopération interarmées serait à même d’espérer réussir : il faudrait pister la bête en permanence donc la suivre depuis l’espace ou des avions de surveillance ; il faudrait des observateurs au sol pour juger des effets des attaques et participer au harcèlement (la bouche et les yeux sont plus vulnérables), des tirs d’artillerie à partir de chars mobiles permettraient de pousser la bête dans une direction plus favorable à l’emploi d’autres moyens ; sa poursuite en immersion pourrait être suivie par les sonars des bateaux également dotés de torpilles ; enfin les missiles portés par les avions, tirés en nombre et simultanément, auraient des effets dévastateurs. Pour parler effectifs, l’armée française dispose de ces moyens matériels et humains (détection, suivi, commandement, armes, …) et pourrait mettre en place les quelques milliers d’hommes concernés, de près ou de loin.

L'arme nucléaire pourrait-elle être envisagée ?

En France l’arme nucléaire est destinée à la politique de Dissuasion ; elle est entre les mains du chef de l’Etat et son emploi « tactique » n’est pas prévu.

Je pourrais m’arrêter là, mais puisque nous sommes au cinéma, on peut imaginer que les effets collatéraux d’un engin nucléaire seront moins néfastes que la survie de la bête hyper résistante et ultra dévastatrice ce qui pourrait conduire le Chef de l’Etat à prendre une décision inattendue. Si l’on veut aller plus loin dans l’imaginaire, le scénariste pourrait imaginer aussi que l’on va dévier le faisceau de l’accélérateur de particules de l’installation ITER pour bombarder la bête …

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !