Tout ce qu’il faut savoir sur les différentes méthodes pour arrêter de fumer<!-- --> | Atlantico.fr
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Une cigarette
Une cigarette
©Reuters

Clope au bec

D'après l'Agence de Presse Médicale, ils sont 73 000 à mourir tous les ans, en France, à cause de la cigarette. Un fumeur perd 20 à 25 années de vie par rapport à un non fumeur. Les chiffres sont affolants et il est peut-être temps de considérer de nouveau la possibilité d'arrêter de fumer. D'autant plus si vous êtes un homme : ils sont quatre fois plus nombreux à mourir que les femmes.

Gérard Dubois

Gérard Dubois

Gérard Dubois est membre de l’Académie nationale de médecine, où il occupe la fonction de président de la Commission Addictions. Il est le co-auteur du rapport des "Cinq sages" au ministre des Affaires sociales sur la Santé Publique à l'origine de la loi Evin.

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  • Les substituts nicotiniques comme les patchs ou les chewing gums

Ils doublent les chances de succès à un an. Aucun n’est plus efficace que l’autre, c’est en fonction des choix des personnes, ces produits peuvent être associés sans problèmes. La bonne dose, c’est celle qui fait ressentir au fumeur une sensation de confort, mais surtout, il ne faut pas arrêter trop vite. Pour les fumeurs c’est quasiment un aveu de faiblesse d’avoir recours à une aide, ils sont donc tentés de se soigner très peu et en très peu de temps. Après avoir fumé pendant des années, on ne devrait plus être à un mois près, et on peut donc passer par des substituts pour en arriver à l'arrêt total. On connait le patch, qu'on ne contrôle pas dans le temps, mais on connait aussi d'autres modalités que l'on ingère. Il est d'ailleurs conseillé, lors de l'utilisation du patch, de l'associer avec un second substitut si l'envie de fumer se sentir.
  • Produits sans nicotine

Il existe plusieurs médicaments dont l’efficacité est reconnue, notamment le Zyban qui s'avère aussi efficace que les substituts à base de nicotine. C’est à l'origine un antidépresseur sur le marché américain, mais on s’est aperçu que les patients n’avaient plus envie de fumer grâce à lui, c’est un effet secondaire inattendu. On connait également le Chantix, dont on sait désormais qu'il triple les chances d'arrêt.
  • Hypnose, thérapie laser, acuponcture et e-cigarettes

Il n'existe, à ce jour, aucune démonstration de l'efficacité de telle méthodes. En vérité, elles relèvent pratiquement de la croyance. Ce qui signifie qu'à partir du moment où le patient est demandeur, et à partir de ce point uniquement, il peut être utile de le prescrire à celui-ci. Il est important de guider et d'orienter les patients, mais il faut aussi comprendre le besoin de soutien psychologique qu'ils ont et les méthodes dont ils peuvent également avoir besoin pour s'en sortir. En revanche, il ne faut en aucun cas prescrire de telles méthodes à un patient qui ne l'aura pas souhaité.
Concernant la cigarette électronique, on note qu'elle est utilisée dans plus de la moitié des cas par des gens qui souhaitent s'affranchir du tabac. Pour autant, elle ne fait pas encore parti de la panoplie des moyens dont nous disposons pour contribuer à l'arrêt de la cigarette, car même si son effet est à l'évidence moins néfaste et délétère que celui d'une cigarette plus traditionnelle, rien ne prouve aujourd'hui qu'elle augmente singulièrement les probabilités d'un arrêt.
  • L’assistance téléphonique

L'assistance téléphonique relève des modalités que l'on peut ranger dans les soutiens d'ordre psychologique. Cela correspond, pour le décrire rudimentairement à un suivi effectué par téléphone. Néanmoins, il faut savoir que ce soutien comprend tout un panel qui s'étale du suivi régulier, au travers d'appels, par le médecin, jusqu'au recours aux psychologues et aux psychiatres.
Le soutien par téléphone permet également de se renseigner tout simplement. Et si seulement 5% des fumeurs parviennent à s'arrêter uniquement au travers d'un tel traitement, il faut savoir qu'un échec ne réduit pas les chances futures lors d'une nouvelle tentative.
D'autant plus que c'est une méthode qui a l'avantage d'avoir peu d'inconvénients. L'important, c'est de multiplier les modalités pratiques que nous avons évoquées jusqu'à présent pour ensuite trouver ce qui conviendra le plus au fumeur.
  • Applications smartphone et Internet

C'est, globalement, le même principe. Il s'agit encore une fois d'élargir le champ des possibles et le nombre de modalités auxquelles le fumeur aura accès. Même si, en l'occurrence, c'est clairement un complément – je ne crois pas qu'il soit véritablement possible d'arrêter de fumer uniquement au travers d'applications aussi performantes puissent-elles êtres – et il faudra à l'évidence l'associer à un autre traitement. Cependant, si cela permet de faire "mûrir" la volonté d'arrêter du fumeur, cela ne peut qu'être bénéfique.
  • La thérapie comportementale

En termes de soutien psychologique, c'est vraisemblablement le sommet. Il s'agit de faire changer le comportement du fumeur, à travers une thérapie particulièrement professionnalisée. C'est profondément éloigné d'un simple rendez-vous médical, puisque cela va du suivi, physique cette fois-ci, à la thérapie comportementale et cognitive (TCC). C'est, par ailleurs l'un des traitements parmi les plus efficaces et reconnu comme tel. Ce qui ne signifie pas, encore une fois qu'il conviendra à l'intégralité des fumeurs. Ne serait-ce que parce qu'il est également parmi les plus contraignants. C'est un traitement adapté aux fumeurs qui rencontrent les plus grandes difficultés à arrêter.

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