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Les ambitions contradictoires 
de François Fillon
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EDITORIAL

Que va devenir François Fillon en mai prochain ? Ses ambitions politiques sont-elles locales ou nationales ? Pour le moment, il hésite...

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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Chaque lundi soir, à l’heure de l’apéro, le Premier ministre réunit dans le plus grand secret une dizaine de fidèles à Matignon. On compte notamment parmi ces heureux désignés les députés Philippe Goujon, Jérôme Chartier, Michel Bouvard, et Jean-François Lamour, sa fidèle plume Igor Mitrofanoff, sa conseillère en communication, Myriam Lévy, et son directeur de cabinet Jean-Paul Faugère. De quoi parle-t-on lors de ce conclave qui fait un peu penser à feu le G7 de Nicolas Sarkozy qui irritait tant le Premier ministre ? De ses projets politiques personnels. Nationaux et locaux.

Car François Fillon se déploie sur plusieurs fronts en vue des prochaines échéances électorales. On le sait, l’homme de la Sarthe veut s’implanter dans la capitale dès les prochaines législatives. Vraisemblablement dans la circonscription guignée par Rachida Dati qui comprend le 7e arrondissement, où la députée européenne est maire. Au delà de juin 2012, on lui prête par ailleurs des velléités de se présenter à la mairie de Paris. Avoir sous la main toutes les semaines les deux hommes forts de l’UMP dans la capitale, Philippe Goujon, président de la fédération, et Jean-François Lamour, président du groupe minoritaire au Conseil de Paris, est incontestablement un atout dans sa manche. La fenêtre de tir semble propice. Bertrand Delanoë a annoncé qu’il ne sera pas candidat à sa succession en 2014, Anne Hidalgo qui aimerait prendre le relais ne représente pas un obstacle insurmontable et la droite parisienne n’a pas de postulant naturel.

Plus qu’à une réelle concurrence, le problème de Fillon tient  en réalité à ses propres hésitations. Car en se coiffant, il pense aussi à la présidentielle de 2017. Or, tous ces objectifs paraissent difficilement compatibles. S’il perd aux municipales, il risque de se montrer incapable de fédérer la droite trois ans plus tard pour partir à la conquête de l’Elysée. Et s’il gagne en 2014, en se lançant derechef dans la course présidentielle, le nouveau maire de Paris donnerait l’impression à ses électeurs de s’être servi d’eux comme tremplin.

Conclusion : Paris ou la France, Fillon devra sans doute choisir.

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