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Scandale News of the world :
le "Fouquet's" de David Cameron
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Pêché originel

C'est le scandale du moment au Royaume-Uni : David Cameron concerné indirectement par "l'affaire News of the world". Le Premier ministre britannique avait embauché en début de mandat un ancien rédacteur en chef du tabloïd de Rupert Murdoch. Une erreur politique qui en rappelle d'autres...

Bruno Bernard

Bruno Bernard

Anciennement Arthur Young.
Ancien conseiller politique à l'Ambassade de Grande-Bretagne à Paris, Bruno Bernard est aujourd'hui directeur-adjoint de cabinet à la mairie du IXème arrondissement de Paris.

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Le Premier ministre britannique David Cameron a fait une déclaration ce mercredi devant la Chambre des Communes à propos du scandale des écoutes téléphoniques.

Il y rappela qu’une enquête avait été diligentée pour faire la lumière sur les activités criminelles supposées des médias, notamment News of the World mais aussi The Sun ou le Sunday Times, trois journaux, propriétés de Rupert Murdoch et sur les accusations de corruption portées contre les services de police, dont deux des plus hauts représentants, Sir Paul Stephenson et John Yates, respectivement commissaire en chef et commissaire en chef adjoint de la Metropolitain Police, ont présenté leurs démissions plus tôt dans la semaine.  

Il y affirma être le premier Premier ministre à avoir autant fait pour la transparence concernant notamment les relations entre ministres et journalistes. Il assuma la décision d’employer Andy Coulson, ancien rédacteur en chef du News of the World, en tant que directeur de la presse au 10 Downing Street. Enfin il présenta ses excuses pour le scandale qui s’en suivit. Des excuses pour le scandale mais aucune trace de regrets concernant l’idée même d’avoir employé un homme issu de l’empire médiatique Murdoch.

Comment ne pas voir que, dès le départ, il serait soupçonné d’avoir installé au cœur du pouvoir britannique un « agent double » ? Comment ne pas imaginer que dès sa prise de fonction, il serait vu comme étant sous l’emprise de News International, l’aile britannique de News Corp ? A-t-il été victime d’arrogance lorsqu’il entra à « Number 10 », 13 ans après le dernier Premier ministre conservateur ?

Même si l’on prête à Rupert Murdoch peut-être beaucoup plus d’influence qu’il n’en a en réalité, même s’il n’est qu’ « un agneau déguisé en loup », David Cameron a commis une faute politique telle, qu’elle ne pouvait pas ne pas revenir le hanter et lui faire connaître sa première crise politique à un moment où les effets des coupes budgétaires commencent à se faire sentir durement à travers le pays et où sa « Big society » ne décolle toujours pas. 

Nicolas Sarkozy aussi a commis sa faute politique originelle. Cette fameuse soirée au Fouquet’s lui a pourri son quinquennat et ce n’est que maintenant qu’il commence à en sortir toutefois avec difficulté.

Difficile de répondre à la question "à qui la faute ?", les lendemains de victoire sont souvent dangereux car, l’euphorie gagnant les esprits, la vigilance s’émousse et des erreurs sont commises. Le problème est qu’il n’y a pas de période d’essai lorsque l’on est élu aux plus hautes responsabilités, il faut tout de suite endosser le costume du pouvoir sans quoi on en paye le prix tôt ou tard. Pour David Cameron c’est maintenant. 

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