"La France restera en Libye jusqu'au départ de Kadhafi"<!-- --> | Atlantico.fr
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Des rebelle libyens à Benghazi.
Des rebelle libyens à Benghazi.
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Intervention en Libye

L’Assemblée nationale se prononce ce mardi sur la prolongation de l'intervention militaire française en Libye, engagée il y a quatre mois. Se retirer du pays serait, selon le spécialiste en recherche stratégique Yves Boyer, "politiquement aberrant".

Yves Boyer

Yves Boyer

Yves Boyer est directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

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Atlantico : Le parlement français vote aujourd'hui sur la prolongation de l'intervention en Libye. Qu'en pensez-vous ?

Yves Boyer : Politiquement, il me semble hors de question que l'Assemblée Nationale vote contre l'engagement français dans la coalition, décidé par le Président de la République. On restera en Libye jusqu'à la conclusion de l'affaire, c'est à dire le départ du pouvoir de Kadhafi.

On est relativement proches d'un dénouement sur le terrain : les forces rebelles progressent vers Tripoli par le Sud-ouest et par l'Est, l'armée de Kadhafi voit la corde se resserrer chaque jour davantage et l'on verra bientôt les effets de l'action combinée de la coalition et des insurgés. Ce n'est donc pas au moment où l'on s'apprête à tirer les dividendes de l'engagement que l'on va se retirer.

Par contre, il y a bien sûr une certaine usure matérielle de la coalition : les Italiens ont par exemple retiré leur porte-aéronef Garibaldi pour le remettre en condition et une grande partie des frappes sont aujourd'hui effectuées uniquement par les Français et les Britanniques.

L'issue est donc autant militaire que politique ?

Il ne faut pas séparer les deux. Les discussions sur l'après-Kadhafi ont lieu au sein de la communauté internationale, par les négociations diplomatiques, mais aussi dans le Conseil National de Transition (CNT), ne l'oublions pas. La victoire et la fin du conflit n'interviendra que lorsque le CNT prendra Tripoli et mettra en place un gouvernement capable de remettre le pays sur les rails. Aujourd'hui, le grignotage militaire commence à porter ses fruits, et la prise de la capitale signerait incontestablement la fin du pouvoir du clan Kadhafi.

L'objectif initial de protection de la population civile a clairement évolué...

La protection des populations civiles et le départ de Kadhafi sont indissociables, car si l'on se retire demain, le tyran libyen aura les mains libres pour s'en prendre aux insurgés. Puisque la coalition s'est engagée pour protéger la population, se retirer aujourd'hui, au moment où l'on va cueillir les fruits de nos efforts, serait politiquement aberrant. Ce serait un échec dramatique pour la France sur la scène internationale.

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