Monaco, toujours un coup d'avance<!-- --> | Atlantico.fr
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Le couple princier.
Le couple princier.
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Principauté 2.0

A l'heure où le prince Albert se marie avec Charlene Wittstock, coup de projecteur sur ce petit pays doté du plus fort PNB par habitant du monde qui, malgré sa taille, a su s'imposer sur la scène internationale en s'adaptant continuellement aux circonstances. Le Principauté un mariage réussi pour notamment promouvoir son modèle "de développement, de bien-être et de paix".

Philippe  Delorme

Philippe Delorme

Philippe Delorme est historien et journaliste. Spécialiste des familles royales, il est l'auteur d'une trentaine de livres sur le sujet, notamment Charlène et ces drôles de dames de Monaco, et William et Catherine, 150 ans de noces royales en Grande-Bretagne (ed. L'Express/Point de Vue, 2011).

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« Qu’ont-ils de plus que nous ? », demandait un jour le comte de Paris, un rien envieux. Et l’éternel prétendant au trône de France s’était attiré cette réponse cassante de sa cousine, Marie Bonaparte, la fameuse psychanalyste : « Eux, ils règnent… ».

Logiquement, Monaco ne devrait pas exister. Une superficie de moins de 200 hectares, 8 000 « sujets du prince » exemptés de tout impôt direct, le premier PNB du monde, avec plus de 150 000 dollars par habitant, un mètre carré immobilier qui atteint le prix de l’or. Quel est le secret des Grimaldi, cette famille de pirates génois qui s’est emparée par la ruse de la citadelle monégasque, une nuit de l’hiver 1297 ? Comment ont-ils survécu, contre vents et marées, depuis sept siècles, alors qu’empereurs et rois mordaient la poussière ?

Peut-être leur dynastie a toujours su naviguer avec habileté dans les méandres de l’Histoire, sans beaucoup de respect des convenances et des contraintes généalogiques. C’est sans doute pourquoi les autres familles du Gotha regardent les Grimaldi avec un rien de condescendance.

Monaco, nation virtuelle ?

S’ils cousinent vaguement avec les autres princes de la vieille Europe, c’est parce qu’un de leurs ancêtres, Albert Ier, a eu le bon goût d’épouser Mary Victoria Douglas Hamilton, petite-fille du grand-duc de Bade et descendante de Joséphine de Beauharnais. Dans les années 1950, l’écrivaine Colette chantait ce « petit pays dont les frontières sont des fleurs ». Moins poétique, notre époque se prendrait à parler de « nation virtuelle ». « Monaco 2.0 » en quelque sorte.

Un concept séduisant, à l’heure de la Toile, où l’influence réelle ne se mesure plus en kilomètres carrés. Sans presque d’assise territoriale, Monaco a su en effet imposer sa place dans le concert mondial. « Nous sommes le picollo, plaisantait Rainier, mais sans fausse note ! ». Avec acharnement, le prince défunt a effacé l’image de principauté d’opérette, de « Gérolstein sur mer » qui collait à Monte-Carlo. En 1993, Monaco a été admis à l’ONU, en 2004 au Conseil de l’Europe. Désormais, la tutelle de Paris se fera plus discrète, et Albert II ne sera plus obligé de choisir son « ministre d’Etat » - ou Premier ministre - dans une liste de trois hauts fonctionnaires français.

Dans son discours programme, le jour de son avènement, le 12 juillet 2005, Albert a fait le rêve de métamorphoser son pays en un « producteur de modèles : le modèle de vie, le modèle de développement, le modèle de bien-être, le modèle de paix ». Une espèce d’Etat sentinelle, gardien des nouvelles valeurs fondatrices du XXIe siècle. Objectif utopique ? Seul l’avenir saura le dire. Mais le mariage du fils de Grace Kelly avec une jeune championne venue du pays de Mandela, cette Afrique du Sud appartenant au groupe des « émergents », semble de bon augure. Selon son habitude sept fois centenaire, Monaco a compris le sens de l’Histoire à venir...

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