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La Chine fait 
les yeux doux à l’Europe
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EDITORIAL

De la crise financière, la Chine est sortie plus forte cependant son avantage de compétitivité risque de se trouver grignoté rapidement, alors que son marché repose sur les exportations.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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La Chine commémore en ce 1er juillet le 90e anniversaire du Parti communiste avec un faste qui  rappelle la grande époque de la révolution culturelle. Mais il s’agit peut-être du dernier coup de chapeau à une période révolue, alors que le pays est lancé dans une course échevelée à la croissance, avec des transformations radicales, bien éloignées des préceptes du fameux petit livre rouge de Mao.

La crise financière qui a terrassé le monde occidental depuis 2008,  fait émerger Pékin comme le grand vainqueur, avec une production industrielle qui a bondi de quarante pour cent en quatre ans, alors que les nations les plus développées enregistraient un recul de leur activité. Mais, aujourd’hui, la Chine éprouve le besoin de remettre de l’ordre, car l’expansion débridée s’effectue dans la démesure.

Le pays dévore 20 % de l’énergie mondiale, conduisant à une envolée des prix qui a un effet boomerang sur son économie, générant une inflation qui enflamme à son tour les salaires. Pékin sent monter le danger : son avantage de compétitivité risque de se trouver grignoté rapidement, alors que tout repose sur les exportations. Il lui faut donc opérer un virage en faveur du développement de la consommation intérieure,  tout en s’assurant que ses partenaires commerciaux pourront demeurer, grâce à une activité soutenue, les bons clients dont la Chine a besoin.

Une volonté de changement

La tournée du premier ministre Wen Jiabao sur le vieux continent témoigne de la volonté de changement. Embourbée dans ses relations avec les Etats-Unis, croulant sous une masse de billets verts, avec des réserves de change qui dépassent trois mille milliards de dollars, la Chine regarde davantage vers l’Europe, qui offre à ses yeux de meilleures perspectives de croissance que les Etats-Unis, malgré les difficultés qu’elle traverse.

Pékin multiplie les gestes : sur le plan politique d’abord, en libérant récemment  un des dissidents chinois les plus connus. Sur le plan financier ensuite, en venant au secours de l’euro.

La Chine manifeste clairement sa confiance dans la monnaie unique, en militant en faveur d’émissions d’euro obligations par la banque centrale européenne auxquelles elle est prête à souscrire, ainsi qu’en rachetant de la dette des Etats membres en difficulté. Parallèlement, Pékin table sur le modèle allemand pour rationaliser sa production et l’orienter vers les activités du futur. La Chine escompte des transferts de technologie dans les secteurs de pointe,  et en matière d’énergie, tandis que l’Allemagne y voit un moyen de pénétrer davantage son marché intérieur. La coopération va se renforcer au niveau des PME, à condition que la Chine accomplisse une véritable révolution pour lutter contre les obstacles bureaucratiques.

L’Europe a tout à y gagner, car, malgré sa taille, l’économie chinoise est encore modeste face à ses deux grands blocs concurrents, alors que les écarts de prix commencent à se resserrer et que les Etats-Unis, étouffés par leur monstrueuse dette, offrent des perspectives moins alléchantes.

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