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Mais qui sont donc
les "anti-mondialisation" ?
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Vous avez dit "démondialisation" ?

La critique de la mondialisation pourrait être l'un des thèmes du débat de la prochaine élection présidentielle. Anti-capitalistes, décroissants ou encore partisans de la « démondialisation » comme Arnaud Montebourg : la famille "anti-mondialisation" compte ses petits...

Eddy  Fougier

Eddy Fougier

Eddy Fougier est politologue, consultant et conférencier. Il est le fondateur de L'Observatoire du Positif.  Il est chargé d’enseignement à Sciences Po Aix-en-Provence, à Audencia Business School (Nantes) et à l’Institut supérieur de formation au journalisme (ISFJ, Paris).

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Le débat actuel sur la démondialisation a révélé au grand jour un éclatement de la critique progressiste de la mondialisation en France, des responsables d’Attac critiquant par exemple cette notion de façon ouverte.  

L’altermondialisme, qui était le courant critique dominant il y a quelques années, constituait alors une vaste nébuleuse d’organisations de la société civile qui dénonçaient les effets de la « mondialisation libérale » et aspiraient à une « autre mondialisation » en considérant les forums sociaux comme des incubateurs de l’alternative. Des courants distincts y cohabitaient tant bien que mal sur la base d’un même rejet du néolibéralisme.

Or, en France, différents facteurs ont contribué à renforcer les contradictions qui pouvaient exister entre ces courants, le dernier en date étant le débat sur la démondialisation qui bat son plein depuis la parution en 2011 d’ouvrages consacrés à ce thème par l’économiste Jacques Sapir et le candidat à la primaire socialiste Arnaud Montebourg.

D’importants clivages existent donc désormais entre les divers courants critiques autour :

  • de la nature de la contestation, entre keynésiens et anticapitalistes ;
  • des enjeux du développement, entre « développementalistes » et décroissants ;
  • du cadre général de l’alternative, entre internationalistes et souverainistes
  • des acteurs de l’alternative, entre société civile (forums sociaux, mouvements citoyen) et partisans d’une approche politique et gouvernementale.


Cinq courants critiques de la mondialisation peuvent être ainsi identifiés :

  • le premier est celui des altermondialistes, notamment autour d’Attac. Ils défendent le principe d’un contre-pouvoir de la société civile et une approche internationaliste et de plus en plus écologique.

Un sous-courant est apparu en 2010 dans le sillage de la crise de l’euro et de la dette en Europe avec le Manifeste des « économistes atterrés », dont l’un des instigateurs, Thomas Coutrot, est l’actuel co-président d’Attac.

  • le deuxième courant est celui des anticapitalistes qui appartiennent à l’extrême gauche trotskiste ou anarchiste.
  • le troisième courant est celui des décroissants. Il est composé d’écologistes radicaux et de néoluddites radicalement opposés aux technologies qui prônent une rupture vis-à-vis de la notion de développement, une relocalisation de l’économie et une simplicité volontaire.
  • le quatrième courant, dont on entend beaucoup parler en 2011, est donc celui de la démondialisation. Il défend une approche plutôt politique, souverainiste et développementaliste. Il est notamment porté par des courants politiques, en particulier autour d’Arnaud Montebourg, mais aussi par la droite souverainiste et l’extrême droite.

Ses partisans se montrent favorables à un protectionnisme, à un contrôle des capitaux et à une mise en cause des contraintes européennes qui peut aller jusqu’à une sortie de l’euro.

  • le cinquième courant, dont les contours sont encore assez flous, pourrait être constitué par les « Indignés » à la française qui reprennent à leur compte les revendications des Indignados espagnols en faveur d’une « démocratie réelle » et d’une réappropriation citoyenne face aux marchés.


Quoi qu’il en soit, la mondialisation devrait être certainement l’un des thèmes au cœur de la campagne présidentielle de 2012.

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