Portrait-robot des pères d'aujourd'hui<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Société
Portrait-robot des pères d'aujourd'hui
©

Bonne fête !

A mi chemin entre la figure du père autoritaire et du papa copain, les pères d'aujourd'hui cherchent leur place. Mais à de rares exceptions près, elle ne se trouve pas dans la cuisine. Les hommes se reposent toujours autant sur les mères pour les tâches ménagères.

Eric Donfu

Eric Donfu

Eric Donfu est sociologue de la famille et fondateur de DRS, Dialogues et relations sociales, un atelier d’études consacrées aux
transformations au sein de la société actuelle. Professeur à Paris VII, il est l'auteur de Oh mamie boom, les métamorphoses de la femmede plus de cinquante ans (éd. Jacob Duvernet 2007) 

 

Voir la bio »

Atlantico : Le partage des tâches ménagères entre pères et mères a-t-il évolué au cours des années 2000 ? Les pères ont-ils tendance à "faire plus" qu’auparavant ? Observe-t-on l'émergence du "papa au foyer" ?

Eric Donfu : Nous observons un succès du congé de paternité, qui date de 2001, et permet aux père de prendre 11 jours de congés à la naissance d'un enfant. Si la notion de « parentalité » est mieux partagée (on ne voyait pas de pères à l'école dans les années 70), combien passent l'aspirateur ?  Car les femmes assuraient toujours 80% des taches ménagères en 2005 comme en 2008, selon les études dont nous disposons.

Bien sûr, nous observons des « signaux faibles » encourageants. Quand la femme gagne plus d'argent que son mari, ceux-ci participent ainsi davantage aux taches ménagères par exemple. Et comme la proportion de couple où la femme gagne plus que son mari augmente, avec un sur trois actuellement, nous pouvons y voir un signal.

Mais, en ce qui concerne le repassage, par exemple, nous sommes ainsi passés de 68 % de « c'est toujours la femme qui le fait » en 2005 à 66% en 2008...

Par ailleurs, l'émergence de « père aux foyer » reste marginale, mais tend à devenir une « minorité active » car les pères en question témoignent davantage et revendiquent plus qu'avant leur rôle. Des micros-signes, donc qui attendent sans doute une révolution des mentalités, qui traine.

Est-ce qu’on peut toujours parler de la notion de « chef de famille autoritaire » ? Le rôle du père au sein du ménage a-t-il changé ces dernières années ? Peut-on définir le rôle du père ?

Le patriarcat a été déstabilisé par 1968 et à été achevé dans les années 70 avec l'arrivée d'une nouvelle génération et l'émancipation des femmes, notamment.

Les « nouveaux pères » tels qu'on les connaissaient jusque dans les années 80, le papa poule plus copain que père,  sont aussi remis en question aujourd'hui. Il y a bien une quête de « re-pères » dans la société. Les femmes en ont assez de revêtir les rôles d'autorité, et recherchent des pères à la fois sévères et tendres.

Arrive donc « le père pluriel », capable d'être à la fois nounou et autoritaire, repère et joueur, absent et tellement présent. Mais la représentation du rôle des parents se joue dès l'enfance. C'est donc bien dans les familles, et dès l'école maternelle, que la répartition des rôles de papa et de maman pourra, à terme, évoluer. La fragilisation des liens conjugaux va avec le fait que c'est désormais l'enfant qui est désormais à la base de la famille, davantage que le couple.

Mais l'évolution du rôle des grands parents, avec une grand-mère ultra présente qui laisse le grand-père devenir le meilleur compagnon de jeu de son petit enfant, semble ouvrir un nouvel espace pour le père. Car si le rôle ne change qu'à la marge pour la répartition des tâches ménagères, il prend aujourd'hui une place importante dans la construction du lien entre les parents et les enfants.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !