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Les jeux d'argent en ligne 
profitent aux anciens monopoles
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PMU, FDJ...

Un an après la libéralisation du poker et paris sportifs sur Internet, l’heure du bilan a sonné. Les grands gagnants semblent être, pour le moment, le PMU et la Française des Jeux. Un comble !

Florian Motemps

Florian Motemps

Florian Motemps est le co-fondateur de Kuzeo.com, comparateur intéractif de sites de jeux d’argent en ligne légaux.

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Passons sur les difficultés que surmontent les joueurs à s’inscrire et à valider leurs comptes sur les sites légaux. Le problème, c’est que l’offre de jeux qui est réduite. Pourquoi ne pas autoriser toutes les formes de poker ? Pourquoi limiter les parties sur Internet entre Français et ne pas permettre de rencontrer des joueurs étrangers ? Pourquoi ne pas autoriser progressivement les jeux de grattage et de casino, ce qui éviterait la fuite des joueurs vers des sites illégaux peu recommandables ? Notons aussi que le Parti Socialiste veut taxer les gains des joueurs de poker en ligne, justifiant qu’il ne s’agit pas vraiment d’un jeu de hasard.

Pour toutes ces raisons, beaucoup d’internautes sont en colère. Il n’est alors pas étonnant d’entendre Emmanuel de Rohan-Chabot, directeur général de ZEturf (site de paris hippiques agréé par l’ARJEL), dire que son site a perdu ses plus gros clients. Début 2010, certains « gros parieurs » envisageaient même de quitter la France pour avoir plus de liberté.

Le bilan est toutefois positif pour l’Autorité de Régulation des Jeux En Ligne (ARJEL), mais le travail doit continuer pour parvenir à ce que les internautes français délaissent complètement les sites illégaux. Un travail difficile qui passe par le blocage des sites illégaux par les fournisseurs d’accès à internet.

Mises décevantes, fiscalité dissuasive

Le marché français est difficile à pénétrer. Les paris sportifs et le poker sont beaucoup plus taxés par rapport à nos voisins européens, c’est un constat. Les bookmakers doivent également reverser 1 % des mises aux organisateurs des compétitions sportives sur lesquelles les joueurs parient de l’argent. A priori, la clause de revoyure ne leur accordera pas d’allègement fiscal pour le moment, qui plus est à quelques mois de l’élection présidentielle.

Côté mises, elles sont assez décevantes, surtout pour les paris sportifs en ligne. Il faut rappeler que la France n’a pas, comme les anglo-saxons, une « culture » du pari. Il faut du temps. Si le poker marche mieux, c’est aussi parce que les Français y sont préparés depuis près de 10 ans en y jouant offline et en suivant différents tournois à la télévision.

PMU, FDJ : même combat

A quelques mois de la révision de la loi de 2010, chaque acteur du marché essaie de tirer la couverture de son côté. Si beaucoup demandent des assouplissements, la FDJ et le PMU se font plus discrets. Ont-ils intérêt à ce que rien ne change ?

Dès novembre 2010, le « Collectif Libre Choix » dénonçait le fait que le PMU utilise ses ressources offline pour accroître son développement en ligne. Un déséquilibre dénoncé par certains nouveaux entrants, représentés par l’AFJEL (Association Française du Jeu En Ligne) sur le marché en ligne. Il en va de même pour la FDJ : les Français y ont misé 10 milliards d’euros en 2010, un record ! Des gains « en dur » qui permettent aux anciens monopoles d’investir massivement en communication par rapport à leurs concurrents. A noter que la FDJ conserve son monopole sur les jeux de grattage et tirage.

Pour la FDJ, la forte fiscalité actuelle « permet de contenir l’addiction et le risque de blanchiment » puisque l’Etat investit pour aider les joueurs. Du côté du PMU, on est pour le « maintien du plafonnement des sommes reversées aux joueurs ». On peut alors se poser légitimement la question de savoir si l’ouverture du marché des jeux en line n’a pas d’abord profité à ces deux géants.

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