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Congé paternité : pour comprendre qu'ils sont pères...
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Education

Et si les hommes prenaient un congé paternité... C'est en tout cas ce qu'a suggéré l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), ce mardi. Cette proposition vise à replacer les hommes au cœur de l'éducation du nourrisson et de rétablir l’équilibre entre la mère et le père. Mais quelle relation entretient ce dernier avec le nouveau-né ?

Stephan Valentin

Stephan Valentin

Stephan Valentin est un écrivain, scénariste et docteur en psychologie. Il est lauréat du prix Bettina Von Arnim, le prix littéraire le plus réputé en Allmagne pour les nouvelles, pour son livre La tour des Pigeons. Il donne également des conférences à la HES-SO, la Haute Ecole Spécialisée de Haute Savoie.

Il est l'auteur de Les angoisses chez les enfants (Editions Jouvence 2011). Il est également l'auteur de Quand mon bébé me parle (Editions Jouvence) et Quand un nouveau  bébé arrive (Editions Jouvence) 

 

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« Super ! Papa reste plus longtemps à la maison ! » Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) propose la création d'un congé paternité facultatif d'un mois. Si c’est une très bonne nouvelle pour bébé, on peut se demander si les pères vont montrer le même enthousiasme… Nombreux sont ceux qui préfèrent dormir dans le salon, quand leur nouveau-né pleure toute la nuit dans la chambre des parents. Finalement, pourvoir aller au travail semble être leur véritable « congé de paternité ».

Pourtant, les études démontrent les effets positifs de l’implication du père dans les soins de leur bébé, surtout pendant les quatre semaines après la naissance. Ces bébés sont par exemple plus souriants et ils privilégient plus le contact œil-à-œil et les vocalises — points importants pour le développement socio-affectif. Mais l’influence paternelle agit également sur le développement psychomoteur, car Papa est un formidable partenaire de jeu. Un jeu qui est d’ailleurs beaucoup plus physique que celui de la mère qui représente la douceur et la tendresse. C’est aussi le père qui favorise chez son enfant l’envie d’explorer le monde extérieur.

Aussi, la citation de Friedrich Wilhelm Nietzsche « Vénérez la maternité, le père n'est jamais qu'un hasard. » ne devrait jamais être appliquée à la relation père-enfant. Devenir père devrait être une décision. Être père, c’est accepter ce rôle dès la naissance de son enfant et même avant, par exemple à l’aide de l’haptonomie, un accompagnement prénatal pour rentrer en contact avec le fœtus par la peau et le toucher et qui permet aussi au père de s’investir pleinement dans la grossesse et d’avoir une certaine complicité avec ce petit être qui grandit dans le ventre maternel.

La société occidentale ne valorise pas le rôle paternel 

Un congé parental prolongé pourrait justement aider les pères à découvrir toutes leurs capacités de « paternage » et de signaler en même temps à la mère qu’ils forment tous les deux une équipe soudée pour s’occuper de leur bébé. Car trop souvent encore, la mère se retrouve seule avec le bébé à la maison, une fois sortie de la maternité.

Est-ce que ce rapport soulève aussi la question d’un nouvel équilibre homme-femme ? Certes, car ce rapport de l’Igas souhaite mettre les pères et les mères au même niveau. Mais pour cela, il s’agit aussi d’aborder cette problématique d’un point de vue culturel, car la société occidentale ne valorise pas le rôle paternel dans les soins de l'enfant autant que celui de la mère.

Les études transculturelles sur les techniques de maternage permettent de repérer les différences au niveau des soins pour bébé et des modes de contact qui s'établissent entre mère-bébé et père-bébé. Ainsi se dégagent des "styles culturels" de maternage qui varient en fonction des conditions écologiques et selon les représentations mentales collectives que se font les sociétés de la santé, du développement du jeune enfant et des valeurs à développer au cours de la première éducation. Ces représentations mentales collectives sont appelées les "théories naïves" ou encore les "ethnothéories". Et les ethnothéories véhiculées dans la famille vont diriger les pratiques de soins. Elles ont donc une influence sur le partage des tâches entre la mère et le père.

Un nouvel équilibre homme-femme peut être provoqué par la longueur d’un congé parental. Mais il faut aussi qu’un changement culturel suive pour aider les hommes à mieux embrasser leur rôle de papa.

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