Football : l’autre univers impitoyable des prédateurs du sexe<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Football : l’autre univers impitoyable des prédateurs du sexe
©

Allez l'OMerta !

Chaque jour, la presse se repait d’un nouveau scandale. Hier, DSK aujourd’hui Georges Tron et demain à qui le tour ? A ce fameux ministre coupable de « s’être fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons." La boîte de Pandore est ouverte pour un moment. Mais l’omerta médiatique, hélas, n’existe pas seulement dans le monde politique. Le foot aussi a ses prédateurs sexuels...

Jérôme Jessel

Jérôme Jessel

Jérôme Jessel est journaliste et écrivain.

Il est l’auteur du best seller "La face cachée du foot business" (Flammarion)

Il termine avec Bruno Godard "La décennie décadente des Bleus" relatant les scandales qui ont secoué l’équipe de France de 2002 à 2012.

Voir la bio »

L'omerta est un drame du journalisme hexagonal. Ainsi, le monde du sport, en général, et le football, en particulier, n’échappent pas à cette loi du silence. Durant plus de trente ans, les rivalités sentimentales entre Michel Platini et Jean-François Larios ont été savamment éludées. Pourtant, cette affaire d’hommes a sans doute eu une répercussion lors de la célèbre demi-finale de Séville en 1982. Puni par Platoche, Larios regardait le match des tribunes alors qu’avec son mètre quatre-vingt six pour 87 kilos, il était le plus costaud des Bleus. Et ainsi, le seul à pouvoir répondre à la rudesse physique des Allemands. Qui s’est penché sur la question de la haine tenace entre Ribéry et Gourcuff alors que le premier ne supporte pas la différence  du second ? Et la liste est longue, de ces histoires étouffées qui se révèlent parfois sordides comme des viols collectifs ou des agressions sexuelles comme on l’a connu dans un dossier mêlant les Girondins de Bordeaux.

En France qui s’est offusqué de voir repartir au Brésil Brandao, un joueur de l’OM, mis en examen pour viol le 10 mars dernier par la juge marseillaise Laetitia Ugolini ? Personne. Tranquille comme Emile, l’ancien attaquant olympien coule des jours heureux à Cruzeiro, son nouveau club qui évolue en première division du championnat brésilien. Pas sûr qu’on le voit retourner du côté de la Canebière. Assigné à résidence dans sa prison dorée de Manhattan, DSK, fan de foot, doit se dire, qu’il aurait mieux fait de choisir un autre métier. A l’époque, aucune association féministe n’est montée au créneau pour défendre Rachel H. Pourtant, la victime présumée du footballeur vit, sans doute, le même calvaire que Naffissatou Diallo, la désormais célèbre femme de ménage du Sofitel. Oui, le monde du football est aussi le terrain de jeu épouvantable des prédateurs du sexe.

Affaire Zahia, homophobie, scandales sexuels à répétition… L’envers du décor s’y révèle souvent effroyable. Tout le microcosme journalistique le sait. Mais se tait. Riche, puissant et protégé, le footballeur à l’instar de l’homme politique, se vautre dans le confort moelleux de l’impunité. Comme le dit si bien Patrick Vassort, sociologue du sport, « Certains joueurs de foot sont ainsi de vrais prédateurs, des machos du système sportif dont le système libidinal est formé à la consommation et à la domination. »

Cette réalité bien qu’évidente est encore niée par de nombreux observateurs du football. Le devoir de vérité existe aussi dans le sport. Peut-être davantage qu’ailleurs. Parce que c’est un monde qui fait rêver de nombreux mômes. Et attention à la poudre de perlimpinpin. Quand des gamins de dix ans rivés devant Téléfoot demandent à leurs papas pourquoi Franck Ribéry va voir des prostitués, l’heure de la désillusion n’est pas loin. Les icônes du foot ne correspondent pas toujours à l’image crée de toute pièce par les médias. Zidane ou Ribéry sont des hommes comme les autres, avec leurs forces et leurs faiblesses. Alors inutile d’en faire des maris parfaits ou des exemples même si ces images pieuses leur permettent de multiplier de juteux contrats publicitaires.

Les journalistes sportifs continuent donc à faire la sourde oreille. Pas question de tuer la poule aux ballons d'or ! Ils nous reprochent de cracher dans la soupe ou de jouer les Pères la Morale. C’est faux. Amoureux du football et de la vérité, nous n’entretenons qu’un seul but : dévoiler aux gens ce qui se passe vraiment et briser ainsi cette loi du silence si chère aux puissants ou à ceux qui se considèrent comme tels.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !