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Comment être le plus efficace pour traiter une crise de migraine ?
©Flickr/quinn.anya

Bonnes feuilles

Près de 12 millions de Français sont migraineux, dont deux tiers de femmes, voyant leur vie personnelle et professionnelle gâchée par cette maladie, et 44 % d'entre eux ne se soignent pas. Ignorant, le plus souvent, l'existence de traitements qui permettent de guérir dans la plupart des cas, et, dans tous les cas, de soulager une crise en moins d'une demi-heure, voire en dix minutes. Extrait de "SOS Migraine", du docteur Marc Schwob, aux éditions du Cherche Midi (2/2).

Marc Schwob

Marc Schwob

Le docteur Marc Schwob est président de l’association France-Migraine et créateur du site http://sosmigraine.com. Il est l’auteur de Pour vaincre la migraine (Grasset), Guérir la migraine (Robert Laffont) et SOS Migraine, 100 réponses pour vaincre la migraine. Ses ouvrages sur la douleur ont été traduits dans près d’une dizaine de langues.

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En étant « douillet ». Par cela, je veux dire qu’il faut traiter les crises de migraine le plus tôt possible, dès les signes annonciateurs, et surtout sans attendre la douleur. Cela ne paraît pas si évident que cela aux migraineux d’une façon générale. Devant les prémices d’une crise, la plupart – j’en ai fait partie – pensent que « cela va passer ». C’est une énorme erreur. La crise de migraine est un piège dans lequel il ne faut surtout pas tomber. Il est beaucoup plus facile de stopper une crise lorsqu’elle s’annonce, c’est-à-dire lors des prodromes, que lorsque la douleur aura commencé.

Chez un migraineux connu, la douleur est une sen tinelle qui a souvent déjà accompli son rôle a de multiples reprises. Inutile donc de l’attendre. C’est le dogme de : « Traitez la crise le plus tôt possible ! » Cela doit faire partie de « l’éducation thérapeutique » de base de tout migraineux.

Tous les migraineux ont chacun des signes annonciateurs différents (nausée, fatigue ou à l’inverse euphorie, sensation de faim, sautes d’humeur, sentiment de malaise, etc.) mais ils restent les mêmes chez chaque personne. Aussi faut-il être attentif et bien écouter ce que dit son organisme. Être « douillet » chez un migraineux ce n’est pas un défaut, c’est une qualité qui peut permettre d’éviter des heures de souffrance et bien des médicaments.

« Traitez-vous le plus tôt possible, dès les signes annon ciateurs, sans attendre la douleur », je ne cesse de le répéter à mes patients, et ce dès la première consultation. C’est le b.a.-ba du traitement de la migraine.

2 -  Quels sont les traitements de crise médicamenteux sans ordonnance ?

Il s’agit des trois molécules les plus courantes – et souvent les plus efficaces – contre la douleur : l’aspirine, le paracétamol et le plus simple des anti- inflammatoires non stéroïdien, l’ibuprofène. Pris à dose efficace, c’est-à-dire un gramme, seul ou en association (à noter que l’aspirine ne doit pas être associée à l’ibuprofène), ils peuvent s’avérer salvateurs. Les formes solubles ou effervescentes sont à privilégier car plus rapides d’action. Certains sont plus sensibles à l’une ou l’autre de ces molécules, c’est à chacun de trouver ce qui lui correspond le mieux.

3 – Y a-t-il des traitements de crise naturels à base de plantes ?

Beaucoup de migraineux, lorsqu’ils connaissent bien les premiers signes annonciateurs de leurs crises de migraine peuvent avoir intérêt à tenter de stopper (éventuellement) ou de ralentir l’évolution de cellesci par l’application locale, sur le front, les tempes et la nuque, d’huiles essentielles.

Parmi elles, deux sont à privilégier : la menthe poi - vrée et la lavande. La première rafraîchit et peut faire diminuer la vasodilatation des artères observée lors des crises de migraine. La seconde apaise la douleur. Utilisées en association par le biais de stick (Migrastick®) ou de crème appliqués sur les tempes et sur « le troisième oeil » au milieu du front, elles peuvent être fort utiles. Il est intéressant de noter que cela se rapproche du traitement qu’utilisaient les anciens Égyptiens en cas de maux de tête : des bandelettes d’argile humides enroulées autour du crâne. Le froid des bandelettes, suivi de leur resserrement lorsque l’argile séchait, était souvent très efficace. La médecine égyptienne, révélée par certains papyrus, apparaît souvent très précurseur.

En revanche, mieux vaut éviter le fameux Baume du Tigre, trop souvent à l’origine de lésions cutanées ou d’irritations oculaires à cause du camphre qu’il contient.

Mais les plantes peuvent aussi être utilisées : la grande camomille est ainsi la plante antimigraineuse de référence. Anti-inflammatoire, elle agit tant au niveau des vaisseaux que des neurotransmetteurs cérébraux. Associée à du griffonia (actif sur la sérotonine), du saule (analgésique connu depuis les Gaulois) et du ginkgo biloba (vasodilatateur), elle peut être utilisée en traitement de fond de la migraine.

4 – Le froid est-il un bon traitement pour la crise de migraine

Oui, car – nous venons de le voir – il exerce à la fois une action vasoconstrictrice et inhibitrice de la conduction nerveuse de la douleur. Nombreux sont les moyens de l’utiliser. Outre les sticks antimigraine dont nous venons de parler, il existe des patchs ou des bandeaux contenant des substances qui, mises au réfrigérateur, se solidifient en restant cependant malléables et peuvent s’appliquer notamment sur les tempes et la nuque en cas d’attaque de migraine. Leur principal avantage est d’être réutilisable à volonté. De surcroît, ils sont souvent économiques et permettent d’éviter les médicaments.

Avant l’apparition de ces produits sur le marché, un bon vieux remède de grand-mère était l’application sur le front d’un gant de toilette mouillé préalablement à l’eau froide. Ce traitement reste toujours d’actualité en cas de besoin.

5 – Qu’appelle-t-on les traitements de crise médicamenteux « non symptomatiques » ?

Par cela, il faut entendre les différents traitements qui ne traitent pas le symptôme de la migraine, c’est- à-dire la douleur, mais sa cause.

En particulier, il s’agit des dérivés de l’ergot de seigle qui ont pour effet d’être vasoconstricteurs, c’est-à-dire de réduire le diamètre des vaisseaux artériels dilatés lors de la crise de migraine. Ils sont efficaces mais ne sont délivrés que sur ordonnance et leur principal inconvénient est de pouvoir entraîner une accoutumance ou une dépendance lorsqu’ils sont pris trop souvent. Le principal est le Gynergène Caféiné®. D’autres substances vasoconstrictrices existent : on les appelle les triptans, nous allons les voir plus loin.

Extrait de "SOS Migraine - 100 solutions pour vaincre la migraine", du docteur Marc Schwob, aux éditions du Cherche Midi, 2014. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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