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Milan Kundera.
Milan Kundera.
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Dans le nouveau livre de Milan Kundera, chaque personnage est comme un instrument de musique, il joue sa partition mais il est insignifiant ; seul le chef d'orchestre donne vie à l'ensemble et fait de cela une fête pour l'esprit. "La fête de l'insignifiance" est à lire absolument.

Jacqueline Le Bris

Jacqueline Le Bris

Jacqueline Le Bris est chroniqueuse pour le site Culture-Tops.
 
Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
 
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L'auteur

Milan Kundera, qu'il semble indécent de présenter tant son oeuvre est considérable et reconnue mondialement (il a été traduit en une multitude de langues), est né à Brno -Tchécoslovaquie, en 1929. Pour des raisons politiques, en 1970 il perd son poste d'enseignant à l'institut des hautes études cinématographiques de Prague. En 1975, la France l'accueille et il devient professeur invité à l'université de Rennes 2, où il enseigne la littérature comparée. En 1979, il intégre l'Ecole des hautes études en sciences sociales. Cette même année, il perd sa nationalité. En 1981, il est naturalisé français. Milan Kundera, dont l'oeuvre est éditée à la Pléiade, a écrit "La fête de l'insignifiance" en français. Son exigeance de l'adéquation entre les mots et sa pensée est telle qu'il a souhaité refaire la traduction lui-même de certains de ses premiers livres.

Thème

A première vue, plusieurs personnages se livrent à des activités ordinaires: promenade, échanges de propos insignifiants lors de rencontres fortuites, coup d'oeil rapide sur les lieux ou les gens, loisirs habituels dans un certain type de société. Les acteurs du livre apparaissent en description "simplifiée" et pourtant...

Points forts

- Alain, en se promenant est interpellé par cette mode si étrange qui fait que les jeunes filles exhibent leur nombril; oui, mais pourquoi ceci déclenche-t-il chez lui un souvenir vertigineux ? Kundera nous donne la clé et le vertige nous gagne.

- Ramon se promène dans le Luxembourg, il note les promeneurs indifférents et les statues des reines de France; insignifiant ? Croyez vous...

- D'Ardelo rencontre Ramon, et lui ment au sujet de son état de santé; ceci le valorise car alors il acquiert de la valeur par son courage. Il veut donner un cocktail et cherche des extras; banal, mais ceci permettra quelques regards sans complaisance sur les invités et l'introduction de thèmes classiques dans l'oeuvre de l'auteur.

- Charles, l'ami de Ramon, fait des extras pour survivre. Il lit les souvenirs de Nikita Krouchtchev, qui parle de "l'humour redoutable de Staline"...

- Les femmes, présentes ou absentes, sont rudement croquées: la mère d'Alain, la veuve Franck, festive par courage; Julie, la peu farouche; la servante Portugaise, touchante de fraicheur.

- Les interrogations sur la vie, la mort, la bêtise, l'absurdité, la cruauté, la peur devant les tempéraments dévoyés, thèmes récurrents des livres de Kundera.

Points faibles

Le seul, qui est plutôt le charme de ce livre : pour l'apprécier pleinement, il faut le relire très vite une deuxième fois comme on réécoute de la musique.

En deux mots...

Sans la découverte récente à Prague, dans un corner livres de super marché, des "Testaments trahis " (1993), la compréhension de la construction de ce livre m'aurait échappée : chaque personnage est comme un instrument de musique, il joue sa partition mais il est insignifiant; seul le chef d'orchestre donne vie à l'ensemble et fait de cela une fête pour l'esprit.

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