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PS : la guerre des égos
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Primaire Socialiste

Les primaires socialistes ont entièrement été remises en cause après l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn. Martine Aubry songe à poser sa candidature et commence à se rapprocher de Ségolène Royal. Face à eux, François Hollande fait une percée dans les sondages et s'impose comme le candidat légitime de la gauche, ce qui irrite les éléphants du PS. Un front anti-Hollande est-il en train de se mettre en place au Parti Socialiste ?

Gérard Grunberg

Gérard Grunberg

Gérard Grunberg est directeur de recherche émérite CNRS au CEE, Centre d'études européennes de Sciences Po. 

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Laurent Fabius a déclaré hier que Martine Aubry était la bonne candidate pour les primaires, et un rapprochement est en train de se faire entre la Première Secrétaire du Parti Socialiste et Ségolène Royal, est-ce le tout sauf Hollande au sein du PS ?

Il y a deux choses différentes. La majorité des membres du parti vont essayer de contrer Hollande. C’est pourquoi Martine Aubry va au charbon. Pour Ségolène Royal c’est un peu plus compliqué. Elle reste proche de son idée d’être l’ami des autres. Elle va quand même tenter de faire quelque chose, du moins au premier tour de la primaire. Si elle n’arrive pas en première ou en deuxième position, ce qui est possible, elle soutiendra Martine Aubry contre François Hollande, pour des raisons qui n’échappent à personne.  Elle est très déterminée.

Quels sont les atouts de François Hollande ?

Hollande  a pour lui trois choses, qui ne sont en aucun cas irréversibles. Son premier atout, c’est d’avoir pris son départ très rapidement, ce qui montre qu’il est déterminé. Son deuxième atout, c’est de ne pas être mêlé dans l’affaire de la candidature de Dominique Strauss-Kahn. Mais de toute façon je ne pense pas que l’affaire DSK nuira au Parti Socialiste. De plus, son éloignement de la machine du parti peut être bon. Il est sur le schéma de ce n’est pas l’appareil du parti qui fera l’élection mais ce sont les Français qui la feront. Paradoxalement, Ségolène Royal dit la même chose. En fonction de l’attitude qu’adoptera la tête du PS, il restera dans son idée de penser que ce sont les Français qui sont importants et pas la direction du parti. Il a un avantage au sein même du parti. Il y a un certain nombre d’élus qui n’aiment pas Martine Aubry et qui sont prêts à le soutenir. On peut comparer sa crédibilité à celle qu’avait l’ancien patron du FMI avant de se faire arrêter, c’est d’ailleurs ce que montre les sondages. Les gens se sont reportés sur lui puisque c’est un homme de centre–gauche et un réformiste comme DSK.

Dans quelle position se trouve Martine Aubry aujourd’hui ?

Sa décision de poser une candidature est très compliquée et contradictoire. C’est-à-dire qu’elle est à la fois envie mais qu’elle ne le souhaite pas vraiment. Le retrait forcé dans la course de DSK, lui a ouvert une plus grande perspective. Ce qui est faux c’est de dire qu’elle n’a aucune envie de se présenter. C’est une femme ambitieuse, ce n’est pas un hasard si elle est à la tête du parti. Il ne serait pas étonnant qu’elle se mette dans la peau d’une candidate. Le problème est de savoir si elle a les qualités médiatiques et de réelles convictions. Il lui manque aujourd’hui une crédibilité présidentielle. C’est d’ailleurs ce qui ressort dans les sondages, peu de gens la voient Présidente de la République. Mais elle peut travailler, évoluer et rassurer dans ce sens. Fabius soutient, que sa crédibilité est plus grande que celle de Hollande parce qu’elle a été Ministre. Je ne pense pas que cela suffit. Il faut que Martine Aubry soit capable de surmonter DSK, si elle n’y arrive pas elle ne parviendra pas à gagner, même avec l’appui du parti.

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