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Riviera : Myriam Boyer, un grand numéro d'actrice
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Les amoureux des chansons réalistes de Fréhel (la Java Bleue...) et qui aiment par dessus tout les talents inoubliables et les femmes hautes en couleurs seront comblés.

Véronique Guionin

Véronique Guionin

Véronique Guionin est chroniqueuse pour Culture-Tops.
Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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Le Thème

Fréhel, infiniment seule dans les derniers jours de sa vie, continue de rêver à son grand amour de jeunesse, envolé depuis lors, Maurice Chevalier. Celle qui a enchanté de sa voix les années folles n'a plus qu'un espoir, que son amoureux vienne enfin la chercher pour l'emmener vivre comme il le lui a promis, sur la Riviera.

Points Forts.

1. Le propos est simple, vif, cru et il donne la parole à une femme qui l'est aussi, s'exprimant avec une gouaille populaire qui sent la misère de son enfance, qu'elle ne renie pas. Le texte rend un bel hommage à l'artiste brillante et adulée qu'elle fût dans les années folles. Il émeut profondément par le portrait sans fioritures de Fréhel, qui s'est laissée engloutir dans tous les excès de l'alcool et de la drogue et survit, oubliée de tous. De jolies réparties et un sens de la formule font largement sourire. Emmanuel Robert-Espalieu redonne vraiment vie à Fréhel.

2. Fréhel ne pouvait rêver, pour revenir au monde d'aujourd'hui, plus convaincante interprète : Myriam Boyer lui offre un visage inoubliable parce que parfaitement humain et réaliste. Loin des postures, en totale osmose avec celle qui confiait ses ultimes peines à son poisson rouge, elle campe avec éclat et infiniment de sensibilité une femme généreuse et vibrante; désespérée avec panache; rêveuse ensorcelante; et lucide jusqu'à l'abrupte, encore et toujours.

3. Rien dans la mise en scène (décors et costumes) n'est ici enjolivé. Myriam Boyer l'assume magnifiquement. Des bribes de chansons de Fréhel qui furent de grands succès nous ramènent à l'époque de sa gloire et accompagnent de leur nostalgie les souvenirs égrenés sur scène et les rencontres nocturnes avec l'"amoureux".

Points Faibles.

1. Une mise en scène sobre mais pas très captivante.

2. Les deux jeunes acteurs qui donnent la réplique à Fréhel disparaissent dans son ombre. La mise en scène fait jouer à Clément Rouault un Maurice Chevalier terriblement inconséquent et insolent, qui donne peu de poids au personnage : pas sympathique pour deux sous, le Maurice ! Edwige Lemoine, dont le personnage est à l'opposée de celui de Fréhel, peine à trouver sa place.

En deux mots

Les amoureux des chansons réalistes de Fréhel (la Java Bleue...) et qui aiment par dessus tout les talents inoubliables et les femmes hautes en couleurs seront comblés. La salle du théâtre des Déchargeurs permet la proximité avec la scène. C'est une garantie de plus (si besoin était...) de passer un moment bouleversant avec la grande artiste au cœur blessé, que Myriam Boyer fait ressurgit du passé avec infiniment de talent.

Recommandation

EXCELLENT

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