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Le Monde : le coup de bâton 
de Bergé
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La guerre du Monde

Dans un mail envoyé au Directeur du Monde, Erik Izraelewicz, l'actionnaire du quotidien Pierre Bergé se serait insurgé du traitement réservé à la mémoire de François Mitterrand, dénonçant des journalistes "prisonniers de leurs idéologies, de leurs règlements de compte, et de leur mauvaise foi".

 Authueil

Authueil

Authueil est un célèbre blogueur.

Soutier dans un grand paquebot de la république, il fréquente régulièrement les couloirs de l'Assemblée Nationale.

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Le site Electron Libre vient de publier un mail (correspondance privée) dans lequel Pierre Bergé, actionnaire du journal Le Monde, critique vivement un article publié dans ce journal le 10 mai.

Pierre Bergé s'emporte et dit regretter d'avoir investi dans ce journal. Il s'agit d'une réaction à chaud (l'article est du 10 mai, le mail du 11 mai au matin) sur un sujet très sensible pour Pierre Bergé, à savoir la mémoire de François Mitterrand. Sa réaction est passionnelle, et sans doute excessive. Pour autant, où est le problème ? Il ne semble pas que Pierre Bergé ait donné d'ordre à la rédaction. Il reconnaît d'ailleurs ne pas en avoir le pouvoir... Il se lance ensuite dans une charge contre les journalistes du Monde qui mérite d'être reprise in extenso : "Je considère que contrairement à ce que j’ai VOULU et à ce qu’ils prétendent, les journalistes du Monde ne sont pas libres mais prisonniers de leurs idéologies, de leurs règlements de compte, et de leur mauvaise foi. Tout cela est très grave". 

Pierre Bergé explique qu'il a investi dans ce journal pour permettre aux journalistes de faire leur travail sans la pression d'un actionnaire, d'un lectorat, bref, en toute honnêteté intellectuelle. C'est le journalisme dont nous rêvons tous, en tant que lecteurs. Et voilà que Pierre Bergé constate que les journalistes du Monde continuent à faire du "journalisme militant", comme ils l'ont toujours fait. Il semble s'irriter surtout de cela, car c'était justement ce qu'il voulait changer en investissant "à fonds perdus" dans ce journal.

Bien entendu, Pierre Bergé va se faire lyncher par les journalistes. C'est évident, et ce n'est pas par hasard que son mail s'est retrouvé sur un site internet, au mépris du droit. Si Pierre Bergé a choisi le mail plutôt que la tribune (il n'aurait eu aucun mal à en publier une), c'est qu'il ne voulait que ce propos soit public, ce qui en aurait changé la portée et la valeur. Il voulait, en interne au sein du journal Le Monde, exprimer son mécontentement sur les travers des journalistes. A aucun moment il n'a dit vouloir quitter le navire, et il ne semble pas être intervenu pour donner un ordre à la rédaction (si c'était le cas, la chose aurait été publiée...).

Je ne suis pas spécialement proche de Pierre Bergé. J'en suis même plutôt éloigné par bien des aspects. Mais je le rejoints dans son combat pour que cesse le journalisme militant, pour que nos journalistes cessent de se poser en prescripteurs idéologiques pour faire leur boulot qui est d'informer toute objectivité, sans mauvaise foi et parti pris. La tâche est immense car malheureusement, pour la plupart des journalistes français, le modèle, c'est l'éditorialiste.

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