En nommant Valls à Matignon, Hollande a donné un coup de vieux à la classe politique française… lui compris <!-- --> | Atlantico.fr
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Manuel Valls.
Manuel Valls.
©Reuters

Papy boom

L'arrivée de Manuel Valls à Matignon a infligé un terrible coup de vieux à toute une génération d’hommes politiques rêvant encore d’Elysée, notamment à droite. Les Juppé, Fillon, Bayrou et même Sarkozy semblent vieillis, usés, fatigués face au nouveau Premier ministre.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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Le président de la République a-t-il mesuré toutes les conséquences de son acte lorsqu’il a propulsé son ministre de l’Intérieur à Matignon ? Peut-être pas. En expert des équilibres politiques à gauche et, plus encore, de ceux qui prévalent à l’intérieur du Parti socialiste, il avait sans doute prévu que sa majorité tanguerait. Que les Verts verraient rouge. Que des députés d’Aubry et d’ailleurs menaceraient, sans cependant risquer leur siège, en contraignant le chef de l’Etat à dissoudre l’Assemblée nationale. Bref, beaucoup d’agitation pour pas grand chose, devait-il se dire.

Mais ce que François Hollande n’a pas anticipé en lançant dans l’arène son petit taureau catalan, c’est qu’il a infligé un terrible coup de vieux à toute une génération d’hommes politiques rêvant encore d’Elysée. Notamment à droite. Face à la vigueur de Manuel Valls qui n’est pas sans rappeler l’insolente énergie déployée par Nicolas Sarkozy en 2002, les Juppé, Fillon, Bayrou et même Sarkozy semblent vieillis, usés, fatigués… Tout au contraire, les quadras de l’UMP partisans de primaires en 2016, Bruno Lemaire, Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand, François Baroin, Nathalie Kosciusko-Morizet et, bien-sûr, Jean-François Copé se sentent galvanisés par l’émergence de ce Premier ministre 2.0. Un permanent de l’UMP me confiait ressentir quasi physiquement la fraîcheur de cette brise qui souffle dans les longs couloirs du parti.

Cela dit, si la promotion de Manuel Valls ne faisait que compliquer la vie de l’opposition, le président de la République n’en serait pas fâché. Le problème est que lui-même aura franchi la barre de la soixantaine au mois d’août. Hollande était déjà président du comité de soutien de François Mitterrand à l’UNEF il y a quarante ans ans et promène sa silhouette bonhomme dans le paysage politique français depuis un quart de siècle ! Bref, le Chef de l’Etat est, tout autant que ses rivaux potentiels, ringardisé par son nouveau bras droit. Gare au terrible syndrome du Golem, ce géant d’argile auquel un vieux rabbin de Prague avait donné vie pour protéger les siens et qui finit par se retourner contre son créateur…

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