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Nicolas Sarkozy : la question de son retour à la vie politique est sur toutes les lèvres
©Reuters

Bonnes feuilles

Qu'a fait Nicolas Sarkozy depuis son échec à la présidentielle de 2012 ? Patrice Machuret, dans son livre "Sa vie après l'Elysée" y répond. Ce journaliste politique a en effet menée une enquête inédite sur la vie privée comme publique d'un homme qui attend son heure... Extraits (1/2)

Certains s’en doutaient depuis le soir de la défaite, d’autres l’espéraient et plusieurs l’ont compris lors de la rentrée de septembre 2012 : il voudrait se représenter en 2017 ! Mais personne ne l’a vraiment entendu de sa bouche. Quelques personnes le suggèrent publiquement, à l’image d’Alain Juppé ou de Jean-Pierre Raffarin qui lui conseille de « prendre son temps ». Mais personne ne l’a entendu le dire, derrière son bureau de la rue de Miromesnil.

Quand il concocte ses plans sur sa nouvelle équipe ou sur Matignon, est-il vraiment sérieux ? « Il a déjà besoin de continuer à susciter le désir. On invite davantage à une conférence très bien payée un ex-président futur qu’un ex tout court », confie un proche. Pour ne pas être oublié et faire tourner son business, Nicolas Sarkozy entretiendrait donc la flamme de son retour, quoi qu’il arrive. Pour maîtriser son calendrier et garder le tempo. De fait, aucun convive n’aura sa réponse. « Je crois qu’il ne sait pas lui-même encore, tout dépendra du bilan de François Hollande, de la conjoncture économique et politique », prédit sans surprise Claude Guéant.

De jeunes pousses UMP bien informées rappellent que son équipe s’étoffe ; que l’ex-directrice de cabinet Emmanuelle Mignon, l’une des clés de la réussite de 2007, travaille de nouveau pour lui ; que d’anciens conseillers de l’Élysée, tels Camille Pascal ou Olivier Biancarelli, fournissent des notes et cultivent les réseaux ; que des stagiaires sont chargés d’éplucher le nombre de déplacements de François Hollande… Bref, qu’une petite machinerie se met en place dans l’annexe de la République, pour préparer un éventuel retour. Des intimes assurent l’avoir entendu se positionner, mais ils refusent de le confirmer publiquement. « Il m’a dit, dès octobre 2012 : “Je vais y retourner en 2017 et en 2022, et je serai le premier président de la Ve République à avoir fait trois mandats !” », explique ainsi un membre du tout premier cercle.

Nicolas Sarkozy voudrait donc toujours marquer l’Histoire. La réforme de la Constitution qu’il a conduite l’y autorise. Dorénavant, un président de la République ne peut conclure plus de deux mandats consécutifs. Rien ne l’empêche donc, après une coupure, de repartir pour dix ans, s’il est réélu deux fois… À défaut d’avoir bâti son musée ou sa grande bibliothèque, il s’imposerait ainsi dans les manuels scolaires comme le chef de l’État qui aura gouverné pendant quinze ans. Mieux que de Gaulle, Pompidou, Mitterrand, Chirac et Hollande… Avec, au passage, un pied de nez à Giscard, le sortant battu qui n’a jamais réussi à revenir, auquel il est souvent comparé. Trop, à son goût.

Un matin de janvier 2014, le doute a été partiellement levé. Il n’est pas venu d’un ancien président, mais d’une ex-première dame : Bernadette Chirac. Le 22 janvier, elle lève le voile sur les intentions de l’ancien chef de l’État. Au micro d’Europe 1, elle révèle un secret de polichinelle. À la question de Thomas Sotto sur son éventuel retour, elle répond en plusieurs fois : « Ça, je l’espère ! Pour moi, oui ! », « C’est le seul à droite », « J’ai interdiction de dire s’il reviendra. Il va me gronder, hein ! », « Bon… évidemment ! » Enflammée, elle loue les qualités et l’expérience passée de Nicolas Sarkozy, tout en affirmant que François Hollande le Corrézien a maintenant une stature présidentielle.

Elle récidivera quinze jours plus tard, dans Nice-Matin. Une confidence qui fait l’effet d’une bombe à droite, véritable coup d’accélérateur dans le calendrier de l’ancien président. Il va revenir, mais quand ? Il va reprendre la parole, mais comment ? Et pour dire quoi ? Après les municipales et les européennes de 2014, ou en 2015 comme prévu ? La bombe atteint aussi le « 77 ». À trois ans de la présidentielle, il paraît difficile pour NS de tenir longtemps sa stratégie du silence et du désir non avoué. Après la « sortie » de Bernadette, il prend maintenant le risque de lasser l’opinion avec sa méthode « cartes postales ». Trop de désir tue le désir…

Extraits du livre "Sa vie après l'Elysée" de Patrice Machuret publié aux Editions L'Archipel

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