Lemon tri, la start-up de collecte "triant-gagnant"<!-- --> | Atlantico.fr
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Augustin Jaclin et Emmanuel Bardin fondateurs de Lemontri
Augustin Jaclin et Emmanuel Bardin fondateurs de Lemontri
©CR

La Start-Up du Jeudi

Avec près d’une dizaine de prix à leur actif, notamment celui du Réseau Entreprendre et lauréat Moovjee catégorie "Espoir ", la start-up de recyclage Lemon tri propose de convertir les pratiques des collaborateurs d’entreprise au tri sélectif "hors-foyer". Disposant d’un maillage national, l’entreprise place des machines incitatives au tri sélectif par un système de points ouvrant le droit à des lots écolo.

"Mes amis m’appellent green guy !". Cette étiquette, Augustin Jaclin la doit à la start-up de recyclage cofondée en janvier 2011 avec son ami d’enfance Emmanuel Bardin.  A l’inverse des sacs jaunes, cantonnés au domicile, Lemontri encourage les pratiques éco-responsable "hors-foyer" en plaçant in situ des machines de collecte de gobelets, bouteilles, ou canettes que vous consommez dans votre entreprise, votre campus, ou à l’occasion du dernier Salon des entrepreneurs. Dans la rue ou à coté de la machine à café, placez votre objet dans l’appareil qui compacte les déchets, prêts à être collectés par Lemontri. En échange, un système de points, consultable sur l’écran tactique du dispositif, donne droit à l’utilisateur à des lots éco-responsables : des bons d’achats pour produit équitable, des heures de sport… Et même la possibilité de faire un micro-don aux association écolos. Bouygues, Thalès, Hewlett-Packard, ou encore IKEA sont déjà séduits par ce service innovant. 

"Notre activité reste très capitalistique en finançant des machines relouées sur une longue durée aux clients. On récupère des petites mensualités, là ou au départ on a sorti beaucoup d’argent" explique Augustin. Avec 7 personnes en son sein, la structure a été pensée comme "une vraie aventure pas seulement faite de trois bouts de ficelles, mais bien amenée à s’étendre et à embaucher", reconnaissant d’avoir misé sur ce qui est "en vogue", le développement durable. Augustin est convaincu du tournant écolo qu’emprunte la société française : "Les ressources se raréfient, l’économie circulaire est au bout des lèvres de la moitié des élus de France. Pas besoin d’être un génie pour comprendre ça."

Dans "le même bateau", pas de "distorsion" entre les deux amis d’enfance qui ont décidé de mettre toute leur énergie à contribution de Lemontri. Ils construisent leur avenir, leur patrimoine, même s’ils ont mis deux ans à se payer pour un salaire "trois fois inférieur" aux prétentions normales de leur formation. Ce qui aurait pu fâcher, ce sont les soutiens à l’extérieur, que ce soient "les femmes, les copains, les familles". "Quand on sort d’une école qui a couté chère, ce n’est pas la meilleure façon de rentabiliser son diplôme que de se lancer dans l’entrepreneuriat – en tout cas à court terme !" La famille d’Augustin, essentiellement des entrepreneurs, le soutient "mentalement, stratégiquement, et même financièrement" : son père  et son frère, y croyant dur comme fer, investissent dans la boite. Quoiqu’il en soit, cette belle aventure entrepreneuriale "ne doit pas trop empiéter sur notre vie personnelle", assure Augustin.

Lui à la logistique, "Manu" à la finance, leur solution "clé en main" permet de "ramener vers le tri sélectif de manière ludique et sympathique des gens qui ne sont pas forcement sensible à ces questions". Un "tracking" complet : "Notre machine permet de compter chaque élément ; on récupère les sacs chez les clients ; on les pèse à l’arrivée chez nous ; puis on les envoie directement dans les usines de recyclage". "Au lieu de mettre 300 poubelles sur les sites, on met 3 ou 4 machines bien placées ". Tout est pensé pour maximiser la collecte. Pour Augustin, il s’agit de "responsabiliser chacun et  de centraliser ces déchets dans des hubs à l’endroit où les personnes vont déjeuner et où elles circulent, en étudiant les flux des différents collaborateurs". Lemontri, un faire-valoir écolo ? "Tant mieux si les clients font appel à des prestataires comme nous pour verdir leurs activités". Augustin est catégorique, l’entreprise ne promeut pas le "green-washing". Impossible d’"organiser un système basé sur une forme d’opportunisme pur. Ce serait ni jouable, ni viable".

Aujourd’hui, le développement de la start-up n’en démord pas. "Pour l’instant on a plutôt le vent dans le dos. Les fournisseurs, je ne dirais pas qu’ils se battent pour travailler avec nous, mais presque".  Les clients sont nombreux : "On a des offres évènementielles, pour des salons durables, pour les infrastructures municipales, pour les collectivités locales". Et pour l’avenir ? L’extension des ramures de Lemontri par des innovations de machines visant à élargir leur gamme, et une croissance organique ambitieuse : "On va mettre des machines sur de nouvelles typologies de marché, de nouveaux endroits, et nous allons élargir notre scope géographique en installant probablement des machines à l’international". Avantages logistiques, économiques, écologiques … Lemontri enterre la logique pollueur-payeur contre un ticket "triant-gagnant". 

par Youness Rhounna

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