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Sarkozy le « comeback kid  » ?
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L’affaire DSK semble avoir réinstallé Nicolas Sarkozy confortablement sur sa selle. En était-il vraiment tombé ?

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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L’affaire DSK est-elle l'occasion qu’attendait Nicolas Sarkozy de se remettre en selle ? A droite, on semble en être convaincu et l’anti-sarkozysme primaire fondé sur une référence obsessionnelle au bling-bling a certainement pris du plomb dans l’aile ces jours derniers...

« Strauss-Kahn ? Il me fera passer pour un  pasteur méthodiste » prédisait d’ailleurs un omniprésident désormais plus branché layette que Fouquet’s. Dont acte. Bon, comme directeur de conscience pour protestants sourcilleux, il n’est pas encore totalement au point mais il lui reste plus d’un an pour aiguiser son pastorat.

A vrai dire, il n’en était jamais vraiment tombé, de son canasson... Les mauvais sondages politiques, c’est un peu comme les mauvaises critiques de films : on peut les accumuler sans qu'aucun fan ne manque à l’appel le dimanche avant 20h00 ou le mercredi après 13h00. Pour peu que le climat économique s’éclaircisse un poil (c’est en train de se produire), que Kadhafi aille explorer les fonds marins Ben Laden-style (c’est pour bientôt) et qu'il s’épargne l’un de ces énormes impairs dont il a le secret (difficile mais pas impossible), on voit mal qui pourrait encore barrer la route du « comeback kid ».

Un président « interchangeable », s'effaçant derrière un projet ? Tu parles !

Les Français, comme les Américains, les Italiens, les Britanniques (ou même les Belges) ne veulent d’ailleurs pas du chef d’État « normal » dont François Hollande tente d'esquisser le portrait. Ils ne veulent pas non plus d'un fou furieux qui leur fasse honte, bien entendu. Ils ont sans doute suffisamment mûri pour ne plus rêver d’un homme providentiel, c'est une évidence. Mais qu’ils soient prêts à confier leur destin à un sous-préfet de la Creuse parce qu’il est posé et bien élevé est pousser le bouchon assez loin...

Non, pour faire chuter Sarkozy à l’obstacle, maintenant que le shérif est en prison, c’est un adversaire socialiste à sa mesure qu’il faut dénicher. Un homme (ou une femme) avec suffisamment de personnalité et de charisme pour emporter l’adhésion au-delà d'un vague projet ramasse-tout derrière lequel l’individu de chair et de sang est censé s'effacer.

La situation, de fait, plaide pour la poursuite du processus de primaire et l’émergence par la preuve du porteur d'une vision spécifique. De quelqu'un à qui les électeurs souhaiteraient vraiment laisser les clés. Tout retour aux petits arrangements entre amis, même dicté par la nouvelle donne, aurait de toute manière un impact désastreux...

Mais pour Sarkozy juché sur son camargue, le spectacle semble plus distrayant qu’inquiétant : la primaire PS, c’est la seule façon de voir apparaître une personnalité menaçante, d'accord, mais c’est aussi le meilleur moyen de voir les prétendants au rôle s'entre-déchirer et faire le boulot à sa place avant le grand duel.

Pas de doute, il est fort, ce Sarko.

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