Et paf ! Un mois après sa découverte cette tribu amazonienne est déjà malade de la grippe<!-- --> | Atlantico.fr
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Les hommes sortent leurs armes pour protéger la tribu
Les hommes sortent leurs armes pour protéger la tribu
©Reuters

Peuples menaçés

Il y a trois semaines, pour la première fois de leur existence, des membres de la tribu des Ashaninka sont entrés en contact avec le monde extérieur. Un événement rarissime qui soulève un certain nombre d'interrogations.

Un événement rarissime a eu lieu il y a quelques semaines au Brésil. En effet, comme le rapporte Business Insider, la tribu des Ashaninka est entrée en contact avec les habitants d'un petit village de l'Etat d'Acre, situé non loin de la frontière entre le Brésil et le Pérou. Une sortie extraordinaire motivée par des profonds bouleversements au sein de ce peuple indigène. En effet, comme l'explique le magazine Science, selon la FUNAI, la Fondation nationale de l'Indien (ou agence de protection des autochtones du Brésil), certains individus de cette tribu ont attrapé le virus de la grippe. Plus précisément, les autorités brésiliennes pensent que les membres de la tribu ont décidé d'entrer en contact avec le monde extérieur car ils ont été menacés par des trafiquants de drogues ou des coupeurs de bois travaillant dans l'illégalité. Selon la Funai, la grippe aurait pu leur être transmise par ces mêmes trafiquants ou par des habitants d'autres villages autochtones situés en bordure de forêt. 

Cette information a été qualifiée d’"extrêmement préoccupante" par Survival International, le mouvement mondial pour les droits des peuples indigènes, car des épidémies de grippe, à laquelle les Indiens isolés n’ont aucune immunité, ont déjà anéanti des tribus entières par le passé. Une fois que l'agence a constaté ce qu'il s'était passé, elle a immédiatement envoyé des médecins afin de traiter les malades avec des vaccins. Mais certains scientifiques craignent toutefois que tous les membres malades de la tribu n'aient pas été traités à temps pour prévenir l'infection des autres…

Si cette initiative est exceptionnelle pour les Ashaninka, l'une des plus anciennes tribus d'Amérique du Sud, elle pourrait amenée à être de plus en plus fréquente. En effet, ceux qui représentent la plus grande communauté indigène en Amazonie sont clairement menacés par les intérêts des grands groupes industriels qui exploitent la forêt d'Amazonie. Toutefois, ces derniers ne sont pas leur seul ennemi. La communauté a demandé de l'aide au gouvernement brésilien ainsi qu'à l'ONU pour que les autres tribus présentes dans cette même forêt censée être le poumon vert de la planète, mettent fin à ce que les Ashaninka appellent l’empiétement de leurs terres. Le mouvement de ces autres tribus est causée par la pression de l'exploitation forestière illégale à la frontière avec le Pérou. 

Un reporter du Daily Mail s'est rendu sur place pour découvrir ces populations tribales. Surpris par l'apparition d'un hélicoptère, ces hommes sont sortis de leurs abris, arme à la main, pour défendre leur tribu. 

La population indigène au Brésil représentait entre 5 et 15 millions d'habitants en 1800 et a chuté à 100 000 en 1970. Aujourd'hui, la structure tribale n'est visible que dans des endroits retirés de la forêt amazonienne. La plupart des tribus se sont intégrées dans un mode de vie de type européen, fusionnant avec les locaux et adoptant leur mode de vie. Depuis le début des années 2000, une nouvelle politique gouvernementale protège les "non-assimilés" subsistants depuis une cinquantaine d'années. La population indigène "non-assimilée" est remontée à 350 000 en 1991 puis à 700 000 lors du recensement de 2000. Le nombre de personnes parlant une langue indigène est estimé à 170 000, tandis qu'on dénombre 235 langues distinctes dont 188 toujours vivantes identifiées par les ethnologues. Il existe en tout 215 peuples indiens majoritairement localisés dans l'ouest et le nord amazonien.

Les principales inquiétudes de ces hommes et ces femmes est de chasser et pêcher pour pouvoir se nourrir ainsi que d'élever le bétail. Leurs terres sont toutefois contrôlées par des fonctionnaires de l'Etat qui sont missionnés pour éviter l’empiétement des terrains entre les tribus. Ce fonctionnaire met un point d'orgue a resté le plus discret possible. 

Selon les associations caritatives qui étudient certaines de ces populations à travers l'ethnologie, ces populations s'aliment de plantes arachides, de bananes et de maïs. Sur cette image, on voit des bananiers qui servent aussi à la construction des habitats. Selon Survival International, une organisation qui travaille pour les droits des indigènes dans le monde entier, ces tribus amazoniennes reculées sont menacées d'extinction.

A noter qu'en 2013, un employé brésilien de la Funai, la Fondation nationale de l'Indien, avait réussi à filmer une autre de ces tribus isolées, la tribu Kawahira. C'était lors d'une rencontre fortuite en pleine forêt.

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