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Anne-Marie de Couvreur – Mediameeting : "Nous avons inventé le concept de radio d’entreprise"
©Mediameeting

L'interview Atlantico Business

Mediameeting propose depuis 10 ans à toute entreprise de lancer sa propre radio, pour animer les équipes et tenir informer les employés. Trois fondateurs sont à l’origine de cette boite, Frédéric Courtine et Jean-Louis Simonet, hommes de radio, et Anne-Marie de Couvreur, apportant son expertise en communication. Cette dernière explique la "success-story" de son entreprise par sa capacité à s’adapter aux besoins du client en s’appuyant sur les innovations technologiques de Mediameeting.

Atlantico Business : Comment Mediameeting, start-up lancée en 2004, est devenue en dix ans le premier opérateur de radios d’entreprise ?


Anne-Marie de Couvreur : Mediameeting est une belle aventure. L’idée, simple, est de dire que les technologies numériques sont aujourd’hui suffisamment avancées pour permettre à chaque boite d’avoir sa radio d’entreprise pour répondre à ses besoins propres. Notre concept se base également sur la mutualisation d’un pole de compétences du média radiophonique, formé d’experts du journalisme, de la communication, ou de la SSII. C’est ce qui fait la force de Mediameeting. Nous sommes une belle entreprise avec une belle success-story, puisque Mediameeting fait chaque année des rythmes de croissance à deux chiffres. Notre start-up a bien mûri ! Leader sur le marché, nous avons à peu près 40 % de Cac40 qui sont des clients directs. Et nous venons de lancer notre plan "Next" de développement en France et à l’international  qui va faire passer notre chiffre d’affaires de 10 à 24 millions d’euros en 6 ans, soit une multiplication par 4.

En quoi votre offre parvient-elle à susciter l’intérêt des entreprises ?

Nos offres ont l’intérêt de ne pas être chères et d’être faciles à diffuser sur tous les terminaux de mobilités, notamment les smartphones où l'on met en place beaucoup d’applications. Faire des programmes qui ont du sens est très important. Par exemple, les entreprises ne sont pas prêtes à acheter de la musique. Elles veulent vraiment un programme parlé à valeur ajoutée. On a plus de 30 journalistes en interne, et ça se développe  tous les mois, d’où l’importance de consultants en direction de programmation qui travaillent directement sur les exigences de nos clients.

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Nous sommes un "opérateur de nouveaux médias", une nouvelle génération d’entreprise qui n’est ni une agence de communication ni une station de radio, ni une SSII, mais un mélange des trois. Mediameeting est une pure innovation, nous avons inventé le concept de radio d’entreprise. C'est une innovation conceptuelle, une innovation organisationnelle, et bien sûr une innovation en matière de recherche privée puisque notre département de R&D est très actif, comportant un programme technologique, ainsi qu'un programme sociologique sur les nouveaux usages des médias d’entreprise. D’ailleurs, Oséo nous a désigné "entreprise innovante", ce qui est très rare dans le secteur de la communication.

La radio d’entreprise semble concerner davantage les grandes entreprises que les petites. Votre offre est-elle réellement adaptée aux PME ?

Bien sûr, mais cela nécessite une organisation de notre entreprise qui soit véritablement faite pour cela. Médiameeting est en train de se réorganiser complètement en ce sens. On va avoir des structures, des filiales qui sont des entités autonomes extrêmement responsables qui bénéficient de délégations importantes qui vont aller travailler des secteurs de marché de façon totalement individuelle et précise.

Aujourd’hui, il est vrai que nous avons parmi notre clientèle, en plus de celle du Cac40, beaucoup d’entreprises du secteur public, des collectivités territoriales, et nous commençons à avoir également un bon nombre d’ETI. Mais pas mal de PME font également appel à nous, lesquelles, plutôt que de faire un journal écrit, souhaitent lancer directement un petit programme radio pour la communication interne. Le panier moyen chez Mediameeting s’élève à peu près à 50 000 euros. Au-delà de cet aspect, des produits démarrent à 15 000 euros par an pour les PME ou les collectivités locales. Nous avons bien sûr des programmes de radio 24h/24, en Live, pour de très grands comptes, ce qui représente plusieurs millions d’euros par an.

Finalement qui écoute encore une radio d’entreprise à l'ère du podcast, des réseaux sociaux, et de la communication interne déjà installée ? La radio n'est-elle pas une chose du passé ?

La radio est un média que l'on pourrait imaginer un peu vieillissant, alors qu’en fait elle n’a jamais été aussi dynamique et efficace. Le numérique l’a complètement relancé. En fait, le concept de radio d’entreprise comme on le pratique au sein de Médiameeting se décompose en deux. D’abord la radio "linéaire" où l’on travaille sur les flux, minoritaires dans notre chiffre d’affaires, et qui ne concerne que les très grands comptes. Puis, la grande majorité de notre activité est délinéarisée. On propose des collections de podcasts exactement dans les formats radio. Quand on parle de radio numérique, on parle et de flux streaming, et de podcasts, ce qui n’apparait pas clairement à première vue.

Quand on rentre dans le détail, que permet concrètement une radio d’entreprise en termes de management des employés-auditeurs ?

Nous n'avons fait quasiment aucune erreur stratégique depuis qu’on a créé Mediameeting ! On a eu plein de possibilités, comme de faire des vidéos, qu’on a évité comme des obstacles. Par contre, on pensait créer une radio avec un programme corporate par entreprise … En fait, on crée dorénavant des radios d’entreprise par communauté d’intérêt. On a plus un programme radio, on en a plusieurs. Exemple :  Mediameeting est capable de proposer un contenu pour les acheteurs, un autre pour les commerciaux, ou les gens de l’innovation, ou encore pour les employés des Ressources Humaines, etc.

Dès qu’il y a une communauté ciblée avec un besoin communautaire, le programme commence à avoir du sens, que la communauté soit permanente ou temporaire ! Je pense a des programmes qui ont très bien marché pour les déménagements de locaux. On a aussi créé un programme radio évènementiel à l’occasion d’une fusion-acquisition, où le PDG avait besoin d’avoir un dialogue direct avec ses manageurs et ses équipes. La radio est intéressante à mettre en place dès qu’il y a de la matière conséquente à faire circuler. Le média radio se marie très mal avec les actualités de peu d’importance. Ce qui remonte très fort dans nos études, c’est que plus le programme est communautaire, plus l’audience est forte. Tous nos protocoles d’études depuis 8 ans le confirment ! L’audience monte au fur et à mesure que nous nous rapprochant des besoins de la communauté.

Quelles sont les relais de croissance à trouver dans l’innovation nouveaux médias pour Mediameeting et pour votre secteur ?

Avec notre Plan Next, nous avons principalement deux axes de travail importants pour notre entreprise. D’abord, l’internationalisation de Mediameeting. Nulle part, nous n'avons identifié l’équivalent de notre groupe en Europe, et ce de façon aussi avancée dans la recherche. Par ailleurs, nous avons envie de démocratiser le média radio auprès des ETI et auprès des PME et là il y a un vrai marché de massification qui nous attend.

Les limites sont celles que nous nous fixons. Nous inventons de nouvelles choses assez incroyables. Notre innovation en interne est une espèce de ruche très dynamique. En termes de nouveaux usages, dans les années qui viennent, la communication communautaire se développera pour les populations non-connectées. Ces populations n’ont pas la culture de l’écrit, et ont des difficultés avec le français. On a une base de choses qui sortiront pour elles sous la forme de contenus et de terminaux. Le web va bien sûr fait son entrée dans les voitures, la voiture connectée va être un élément majeur pour nous puisque la radio est le média passif par excellence. Dans les voitures on va pouvoir véritablement travailler des programmes de communication d’entreprise, mais aussi d’information, de formation, d’animation… Nous inventons l’avenir de choses inimaginables qui sortiront pourtant dans 5 ans ! Les limites ? Nous ne les connaissons pas. Les technologies doivent être à la fois efficaces et très conviviales.

Propos recueillis par Youness Rhounna

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