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Jean-Paul Labourdette - Le Petit Futé : "Numériser nos guides, c'est une anticipation d'un mode de consommation qui va se développer"
©Petit Futé

L'interview Atlantico Business

Pour palier à la baisse de la consommation en matière de tourisme, et s'adapter aux nouveaux modes de voyage, Le Petit Futé se modernise. Le guide de voyage inaugure depuis quelques mois le développement d'une collection numérique. Pour Jean-Paul Labourdette, directeur général du Petit Futé, il s'agit avant tout d'anticiper.

Atlantico Business : Quel bilan tirer de ces derniers mois ?

Jean-Paul Labourdette : Évidement, nous sommes confrontés à une conjoncture qui est assez mauvaise à plusieurs titres.  Pour ce qui nous concerne, nous sommes à la fois présents sur l’univers du voyage et sur l’univers de la librairie. Pour le voyage, malheureusement, la situation internationale rend un peu difficile le tourisme dans un très grand nombre de pays, et ce, de façon croissante. Cela a un impact direct sur les pays du Maghreb, du Moyen Orient, des pays sinistrés. A cela s’ajoute un autre phénomène spécifiquement français : le pouvoir d’achat. Très nettement en 2013, il y a eut une baisse de la consommation tourisme/voyage, notamment à l’étranger. Tout le monde en a souffert. Nous sommes également confrontés à un début de crise du réseau librairie en France, puisque l’an dernier un certain nombre d’enseignes ont disparu, Chapitre par exemple. Les ventes en sont directement affectées pour tous les éditeurs.

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Il faut faire preuve d’imagination et il y a bien sûr des petites solutions. La première, qu’on a déjà amorcé depuis deux ou trois ans, c’est de s’adapter à ce nouveau marché, notamment en développant des collections low-cost pour court séjour. Un voyageur qui n’est peut-être plus prêt à investir 15 euros dans l’achat d’un guide de voyage, est par contre prêt à l’acheter pour 5 ou 6 euros. On a dupliqué une partie de notre catalogue dans ces productions bon marché. Ça fonctionne très bien et c’est même en progression. La deuxième piste, que nous avons déjà franchie depuis pas mal de temps, est la numérisation de notre catalogue et la mise à disposition en version numérique de la totalité de nos livres

Justement, numériser le papier, est-ce une contrainte ou une véritable volonté de votre part ? Quels autres relais de croissance offre la numérisation ?

Ce n’est absolument pas une contrainte, on y croit beaucoup. C’était une anticipation d’un mode de consommation qui allait se développer. C’est vraiment quelque chose qu’on a programmé depuis plusieurs années. Et sur lequel on est en pole position ! Je pense que nous sommes les seuls éditeurs à avoir la totalité de notre catalogue numérisé. C’est-à-dire qu’à chaque fois qu’un guide papier sort, en même temps voire quelques jours avant, la version électronique est disponible dans tous les formats et tous les types de smartphones tablettes, iPhone… On a vraiment beaucoup investi là-dessus et nous pensons qu’il y a un grand avenir qui se présente pour ce numérique même si en France le marché reste très embryonnaire si on le compare au marché anglo-saxon.

Une autre belle vitrine pour nous est notre site Lepetitfuté.com, puisque nous y avons mis la totalité de nos adresses de nos contenus, et en accès libre, gratuit, sans inscription, pour consulter toutes nos informations. C’est une sorte de bande-annonce qui contribue à la notoriété du Petit Futé. On constate par ailleurs que le numérique a un du mal à percer en France. Une des raisons est qu’il n’est pas considéré comme ayant une valeur perçue très forte. Ce n’est pas un livre-objet. Nous avons rematérialisé l’ebook en en faisant un objet physique sous la forme d’une petite carte avec à l’intérieur le code de téléchargement du livre numérique. L’autre originalité de ces petits "Ebooks Futés", c’est qu’ils sont disponibles en librairie. On permet au libraire de vendre des livres numériques. En effet, pour l’instant, les libraires ne voient pas la couleur de ces livres numériques, c’est un bien qui leur échappe complètement. On remet le numérique au cœur de la librairie.

Lorsque l’on cherche une info sur Google, on la trouve facilement, notamment sur des sites gratuits. Le web, n’est-il pas la plus grosse menace pour vous en matière de concurrence ?

Effectivement, il y a sur Internet un très grand nombre d’informations gratuites disponibles. C’est une véritable concurrence, indéniablement. Il faut voir d’un peu plus près le contenu et la teneur des informations non-payantes. On s’aperçoit alors qu’elles sont soit à caractère purement commercial, donc sans grande valeur, soit elles ne sont pas d’une très grande rigueur et les sources sont "exotiques".  La force du Petit Futé, c’est qu’on s’appui sur un réseau d’auteurs de correspondants, d’enquêteurs. On en a en France, à l’étranger, plus de 600 personnes basées sur place qui enquêtent, investiguent, écrivent des articles en fonction de ce qu’ils ont vu, vécu, visité, et testé. C’est ce qui nous différencie des sources d’information gratuite.  

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