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Pendant que la France s'épuise en polémiques stériles, nos voisins engrangent les premiers résultats de leurs efforts
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Éditorial

La confusion domine sur les deux dossiers-clés du changement français - la baisse des charges et les cinquante milliards d'économies que François Hollande a promis de réaliser d’ici 2017 - tandis que les réformes s’accélèrent et les premiers résultats se font sentir partout chez nos voisins européens.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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François Mitterrand avait pour précepte de donner du temps au temps. En fidèle disciple, François Hollande en rajoute puisqu’il en est toujours, après vingt-deux mois de pouvoir, au stade des élucubrations. Une fois de plus, son Premier ministre promet pour bientôt des décisions, ce qui laisse sceptique et apparaît même pour certains humoristes comme un poisson d’avril, alors que l’idée d’un remaniement où il laisserait sa tête enfle de plus en plus dans les sphères officielles. De plus, la France patauge dans la fange des affaires, sinistre feuilleton qui se déroule devant nos compatriotes éberlués et de plus en plus irrités de voir que la classe politique s’adonne à des jeux sordides au lieu de s’occuper des problèmes qui les préoccupent.

Car il est bon de lever les yeux du marigot pour regarder ce qui se passe au dehors. Que constate-t-on ? Partout, chez nos voisins, les réformes s’accélèrent et les premiers résultats se font sentir : en Grande-Bretagne, Espagne et même Irlande, l’économie repart. Outre Manche, la croissance atteindra deux pour cent cette année. En Italie, le nouveau président du conseil, Matteo Renzi, avance à marche forcée : en quelques semaines, il a déjà mis  au point un programme de baisse d’impôts de dix milliards pour relancer la consommation.

Pendant ce temps, la France patine : sur les deux dossiers-clés du changement, la confusion domine. On ignore toujours comment la baisse des charges annoncée sera mise en œuvre et qui elle concernera. Le mystère est encore plus grand sur les cinquante milliards d’économies que François Hollande a promis de réaliser d’ici 2017. Au lieu d’engager le fer, le pouvoir continue de recourir à la politique aveugle des coups de rabot, qui ne résolvent rien sur le fond mais attisent les mécontentements, comme le gel des points d’indice pour les fonctionnaires, qui fige les situations au lieu d’amorcer les changements indispensables.

Il faut dire que le gouvernement ressemble aujourd’hui à une volière où chacun s’exprime sans se préoccuper du voisin, parce qu’il  n’y a aucun consensus au sommet d’un Etat qui prétend s’occuper de tout, en ne résolvant rien. Le secteur des télécommunications vient d’en fournir une illustration particulière : alors qu’il est animé par deux des patrons les plus emblématiques de l’industrie française, Martin Bouygues et Xavier Niel, la discorde s’est fait jour dans les sphères gouvernementales entre Arnaud Montebourg, favorable à une politique d’entente et de réduction de la concurrence que voudrait à l’inverse encourager Benoit Hamon. On ne peut à la fois obtenir les bénéfices de l’économie dirigée et les avantages d’une opération purement capitalistique relevant du privé, et le pouvoir devrait rester à l’écart d’un problème qui ne le concerne pas.

Au total, c’est la confusion qui règne et l’exaspération qui monte dans l’opinion, devant cette incapacité de choisir, cette absence de cap, ce sentiment d’impuissance d’une classe politique qui paraît à bout de souffle et qui continue de retarder les solutions  alors qu’il faudrait donner un coup d’accélérateur. Pendant ce temps, les dépenses publiques continuent d’augmenter, au moment où l’Allemagne nous donne une nouvelle leçon avec un prochain budget qui sera à l’équilibre, alors que notre déficit enregistrera un nouveau record, au même titre que la pauvreté à laquelle la gauche aura donné un nouvel élan.

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