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Bruno Delecour – Filmo TV : "Les acteurs français de la SVOD n’ont pas beaucoup d'aide des pouvoirs publics"
©Reuters

L'interview Atlantico Business

Lancé sur le marché de la vidéo à la demande depuis 2008, FilmoTV a souhaité, dès le début, tirer son épingle du jeu en proposant un contenu valorisé et sélectionné. Aujourd’hui, la société annonce un partenariat avec les services en ligne de Vidéofutur. Une manière pour Bruno Delecour, le président de FilmoTV, de contrer la probable arrivée de Netflix en France.

Comment tirez-vous votre épingle du jeu dans un secteur de plus en plus concurrencé ?

J’estime que la concurrence a un avantage : cela créé une dynamique sur un marché, ça le crédibilise. Il faut surtout trouver et garder son positionnement. Le nôtre, depuis le début il est clair. Nous avons lancé FilmoTV en 2008 avec trois axes principaux. Le premier, c’est une politique éditoriale très forte. Pour nos utilisateurs, c’était magique mais vite angoissant car ils ne savaient pas quoi choisir. On a donc trouvé important dès le début d’apporter une valeur ajoutée en termes de conseils, de sélection et d’avoir une politique d’éditorialisation très forte du contenu. Tous les films que l’on propose sont sélectionnés et présentés par nos journalistes. L’autre axe, c’est de proposer un accès illimité au contenu grâce à un abonnement mensuel : nous étions l’un des premiers à le faire. Et puis, être au plus près de l’utilisateur grâce à une stratégie multi-écran : nous sommes aussi bien disponibles sur tablettes et smartphones, que sur TV connectées ou via les box des opérateurs.

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Vous annoncez un partenariat avec Vidéo Futur, en quoi cela consiste ? Une manière pour vous de contrer la potentielle arrivée de Netflix ?

Videofutur pourrait être considéré comme un concurrent mais nous avons surtout estimé que le marché n’était pas si grand que ça et qu’il valait mieux combiner nos savoir-faire. Videofutur a développé une box innovante permettant d’accéder à service à la demande de télévision. Nous, nous avons l’expérience du cinéma par abonnement. Ils reprendront donc nos contenus. Concernant Netflix, c’est une future concurrence qui a un aspect positif pour le marché global. Cependant, on est toujours attentif au fait d’un nouveau concurrent. En France, on a une réglementation assez contraignante, il faut avoir un pourcentage de film français et européen, des taxes spécifiques pour le financement du cinéma, la chronologie des médias… C’est une véritable contrainte pour nous et si elle ne s’impose pas à une certaines concurrence étrangère, ça pose vraiment un souci.

Et quand les dirigeants de Netflix négocient leur arrivée en France directement avec l’Élysée, quelle est votre réaction ?

C’est vrai que c’est une certaine frustration qu’en France, des acteurs français développent le marché depuis un certain nombre d’années, mènent un travail pour mettre en avant le cinéma français et derrière n’aient pas beaucoup d’aide la part des pouvoirs publics. Il faut, je crois, être positif et offensif. Quoi qu’il arrive l’utilisateur change ses modes de consommation. Il passe d’un univers contraint à un univers à la demande. Chez FilmoTV, nous avons réussi à trouver un positionnement, une crédibilité, qui permet aujourd’hui de profiter du développement de ce marché. Mais il y a en effet ce bémol dans ce segment, entre des sociétés françaises très contraintes en opposition à un web complètement ouvert. Les pouvoirs publics doivent aussi aider les acteurs français de la SVOD.

Propos recueillis par Julien Gagliardi

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