DSK, Hollande, Sarkozy : pourquoi les Français se refusent à privilégier la compétence sur le comportement<!-- --> | Atlantico.fr
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Dominique Strauss-Kahn.
Dominique Strauss-Kahn.
©Reuters

Éditorial

Un sondage BVA commandé par le "Parisien Magazine" et finalement non publié place Dominique Strauss-Kahn en tête des personnalités politiques susceptibles de faire mieux que François Hollande à la tête du pays, devant Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et Manuel Valls.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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Avec les multiples affaires dans lesquelles nous sommes englués depuis quelques jours, un sondage est presque passé inaperçu. Son résultat était d’ailleurs tellement spectaculaire que le Parisien Magazine qui l’avait commandé en février dernier à l’Institut BVA a finalement décidé de ne pas le publier : Dominique Strauss-Kahn s’y hissait en tête des personnalités politiques susceptibles de faire mieux que François Hollande à la tête du pays, devant Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et Manuel Valls ! En même temps, les sondés affirmaient, très majoritairement, ne pas souhaiter le retour de DSK, donnant ainsi le sentiment que cette enquête n’avait pas beaucoup de valeur.

Je pense au contraire que les Français expriment quelque chose d’important sur le président de la République actuel quand ils placent l’ex DG du FMI en tête de ce classement. Si l’homme s’est démonétisé par une vie dissolue et une légèreté que lui-même a qualifié de « faute morale », il continue d’apparaître comme très compétent aux yeux de millions de gens, contrairement à François Hollande dont l’amateurisme se confirme jour après jour. Et après tout, quoi de plus logique ? Diriger un Etat requiert un long apprentissage qui manque cruellement à l’actuel chef de l’Etat. Et comme, de surcroît, il a choisi un Premier ministre tout aussi inexpérimenté que lui, nous voilà flanqué d’un duo de l’exécutif qui cafouille, improvise, ne décide pas, ne tranche pas…

Durant son mandat, nul n’a jamais reproché à Nicolas Sarkozy son incompétence et encore moins son manque d’autorité. Au contraire, il paraissait parfois tellement sûr de ses capacités qu’il voulait décider de tout. On avait appelé cela l’hyper présidence dont, finalement, petit à petit, les Français se sont accommodés. En revanche, ils ne se sont jamais habitués à ses manières ordinaires, ses tiques et ses toques, bref, son comportement jugé indigne de la fonction qu’il occupait.

Mutatis mutandis, si match retour il doit y avoir en 2017 entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, la question est de savoir si au cours de ces prochaines années, ces deux hommes parviendront à convaincre les Français qu’ils ont réussi à changer. François Hollande va-t-il apprendre à gouverner et saura-t-il le démontrer, notamment en obtenant des résultats dans les domaines de l’emploi, du pouvoir d’achat, de la sécurité ? Nicolas Sarkozy sera-t-il capable de mieux se contrôler, d’afficher cette sérénité rassurante, cette force, oui, mais tranquille, qui sied à celui qui prétend diriger notre vieux pays ? De la réponse à ces deux questions, dépend à mon avis le résultat de la prochaine élection présidentielle, plus que de l’agitation politico-judiciaire qui lasse des citoyens français qui clament sur toutes les antennes, sans être écoutés, leur ras-le-bol des « affaires » réelles ou fabriquées.

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