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Faut-il abolir l’heure d’été ?
Faut-il abolir l’heure d’été ?
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Heure d'été

On veut bien éteindre toutes les lumières pour l'Earth Hour, mais quand il s'agit d'être personnellement touché chaque matin dans sa vie quotidienne, on est prêt à signer une pétition pour éviter ce cauchemar bi annuel qu'est le changement d'heure.

Laurence Lasserre

Laurence Lasserre

Laurence Lasserre est spécialiste de la communication publique et des medias.

 
 
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Un sénateur philanthrope qui voulait abolir l’heure d’été a écrit que « les avantages annoncés ou attendus du changement semestriel de l’heure ne sont pas suffisamment importants pour compenser les inconvénients ressentis par les populations ». Car les populations, c'est à dire vous et moi, allons devoir courir après cette heure perdue comme le lapin de Lewis Caroll, pendant une durée propre à la capacité d'adaptation de chacun.

D'accord, le changement d'heure permet d’économiser l’équivalent de la consommation d’électricité d’une ville de 250000 habitants. Dans le sens heure d'hiver, gagner une heure de sommeil, c’est supportable. Mais dans l’autre ! Se lever une heure plus tôt demande une bonne semaine d’adaptation. Mon propre cerveau est incapable d’appréhender correctement cette heure manquante et ne peut pas croire ce que mes yeux et mes oreilles lui transmettent : il faut se lever car le réveil indique sept heures, alors qu'on sait qu'il est en réalité six heures et qu'on pourrait, par un acte courageux de désobéissance civile, rester au lit et dormir une heure de plus.

L'horloge biologique de chacun est donc, deux fois par an, légalement soumise à un stress intense, ainsi que celle, au réglage plus fragile, de l'ensemble des marmots et nourrissons européens. Et je passe sur l'entorse au bien être animal, qui est pourtant une marque de fabrique de notre civilisation avancée. En effet, comment expliquer à votre animal de compagnie la raison scientifique, écologique et technique pour laquelle il vous voit désormais émerger de notre lit une heure plus tôt en grommelant de manière plus véhémente que d'habitude? Devant cette nouvelle démonstration du comportement fantasque et aléatoire des humains, l'étonnement silencieux qui apparait alors dans ses sombres pupilles est sans appel.

Autre inconvénient majeur de ce changement d'heure, il se produit le dimanche, la seule journée où on est déjà passablement détraqué de l'emploi du temps. Si l'on excepte les forcenés qui pratiquent des sports individuels, voire collectifs, le dimanche est pour chacun une journée de flânerie et d'oisiveté pendant laquelle le temps s'écoule lentement. L'heure manquante ou supplémentaire vient perturber ce cours tranquille : l'heure de plus rend vraiment la journée trop longue, l'heure de moins lui confère de l'étrangeté, comme si on retirait un mètre de longueur à une piscine.

Enfin, et pour conclure, que dire de la corvée qui nous est imposée de régler manuellement la minuterie de tous les appareils électriques non connectés à l'infosphère comme le four, la vieille chaine hifi qui sert aussi de réveil matin, l'horloge de la voiture, les diverses montres, le four à micro ondes et le programmateur de la cafetière. Tout ca pour faire exactement l'inverse six mois après. N'y a-t-il pas là de quoi rendre fou ?

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