Dur dur d'être un Bieber

Ecouter Justin Bieber, pour nos filles, c'est un peu comme boire du Champomy.  Ce Canadien dont Roch Voisine pourrait être le grand père, et qui chante comme lui des mélodies roses et sucrées comme des fraises tagada, est la nouvelle idole des ados et pré-ados de sexe féminin qui s'agglutinent en grappes autour de lui et poussent des cris aigus lorsqu'il descend d'une voiture pour entrer dans un palace ou un studio de télévision.

Ado rebelle (ou presque)

Cette nouvelle star de 17 ans, dont la voix vient de muer, et dont la mèche de cheveux se vend 40 000 dollars sur ebay, vient tout juste de passer à l'âge adulte en révélant sa liaison avec l'héroïne de la série Les Sorciers de Waverly Place, Selena Gomez, et en choquant l'Amérique avec un doigt d'honneur brandi à la face des paparazzis dont il s'est aussitôt excusé sur twitter.

J'ai mesuré l'ampleur du phénomène l'été dernier, lorsque la sœur de mon ex, sortant de chez Dessange, m'a interrogée : tu ne trouves pas que j'ai une coupe à la Jeustine Bibeur? J'ai senti qu'il manquait quelque chose à ma culture générale et j'ai aussitôt enquêté dans mon entourage. Tu connais Jeustine Bibeur? Arthur, 13 ans a levé les yeux au ciel et affirmé : il est total naze. Maëlle, 11 ans, a sauté à pieds joints en gémissant : il est trop toooop ! Bibi, 6 ans, a hurlé : baby, baby, baby ho.

Le film sur Justin Bieber Never say never (bande annonce)

J'ai investigué plus avant et découvert, dans la chambre de ma fille, à coté de son journal intime, le CD de son album My world 2.0, dont j'ai aimé le design blanc, gris et mauve.  Un boys band à lui tout seul  Justin Bieber est l'héritier de ses ancêtres directs George Michael et Robbie Williams. Que la vue de ce jeune homme provoque chez les filles une poussée hormonale incontrôlable, c'est normal. Comme l'acné, c'est un phénomène physiologique lié à la puberté qui n'a rien d'inquiétant.

Fan de Justin... de 7 à 77 ans

Ce qui est plus étrange, c'est l'effet qu'il produit sur les mères de ses fans, qui soudoient ses gardes du corps pour pouvoir l'approcher, et auxquelles il explique gentiment qu'il n'a pas besoin de recevoir de soutiens-gorges avec leur numéro de téléphone dedans. Justin, qui a du renforcer le nombre de ses "bodyguards", semble inquiet de cette ferveur, d'autant plus gênante que sa propre mère veille au grain, confisquant toutes les petites culottes qui lui sont expédiées par la poste.

Il faut l'avouer, coté boum, on a toutes décroché après Dreams are my reality de Richard Sanderson, et, plus tard, on a pleuré de honte devant le phénomène Jordy. Mais qui n'a jamais écouté Wham ou Take That jette la première pierre à ce garçon, qui véhicule des idées claires, simples et sans alcool. Comme sa mèche impeccable, Justin Bieber est parfaitement politiquement correct, et ne présente aucun danger pour la santé des adolescentes, de leur maman ou même de leur grand-maman, qui peuvent le consommer sans modération.