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"Soyez garce !"
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Gueule de boîte

Un bon slogan pour la journée de la femme ?

Véronique Branger

Véronique Branger

Véronique Branger dirige l'agence Volcan communication

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A l’instar des grands maux de l’humanité comme la lèpre, la femme a sa journée. Cette journée rappelle chaque année que les femmes gagnent moins que les hommes. C’est injuste.

Mes copines sont trop bien élevées

Mes copines sont toutes de bonnes filles, bonnes élèves, premières de la classe, bonnes cadres qui travaillent bien. Elles s’imaginent que leur travail sera reconnu et récompensé parce qu’elles l’auront mérité. En attendant, elles s’étonnent que leurs collègues branleurs soient augmentés tous les six mois. La progression de leur rémunération est à la mesure de leur sexe : faible, atrophié, inexistant. On connaissait cette mauvaise blague « pas de bras, pas de chocolat », aujourd’hui serait-ce « pas de pénis, pas d’augmentation » ?

Mes copines sont bien élevées. Elles ne réclament pas. Parler d’argent est presque vulgaire. Je parviens à les convaincre que ce n’est pas « sale », qu’il faut mettre cette pudeur mal placée de côté et repartir au front tous les six mois, demander son augmentation. Parce que quand on ne demande rien, on n’a rien, c’est bien connu. Alors il faut y retourner avec son argumentaire bien bouclé : mes dossiers, mes succès, mes axes de progression, et son plus beau sourire, la conviction qu’on le vaut bien. La sphère professionnelle est une comédie humaine. Il faut jouer le jeu, jouer la scène de la demande d’augmentation et tenir son rôle.

La fin des scrupules

La plupart de mes copines sont mères de famille et honnêtement, elles sont fiables au boulot. Pas de mauvaise surprise, ponctuelles, elles font leur job et elles ne racontent pas que leur grand-mère est morte quand elles faillissent. Elles assument. Elles ne sont pas parfaites et c’est pour cela qu’elles n’osent pas demander. D’ailleurs elles sont d’accord quand on leur met leur imperfection sous le nez et c’est en ravalant des larmes de dépit et de fureur qu’elles sortent de leur entretien d’évaluation avec la promesse que l’année prochaine… Ça me donne envie de monter des séminaires « concours de mauvaise foi » pour mes copines et leurs copines, quand elles iront défendre leur bout de gras.

Les intérêts employeurs / employés sont antagonistes s’agissant d’argent, qu’on soit homme ou femme. Pourquoi dès lors les hommes gagnent-ils plus ? Parce qu’ils travaillent plus ? Je devine des moues dubitatives. Non, ils se défendent mieux, ils ont moins de scrupules. Mesdames, soyez « garce », ne lâchez rien.

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