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Maîtresse d'un homme riche : l'étrange carrière idéale des Chinoises des provinces rurales
©Reuters

Belles de Shanghaï

Les courtisanes sont de retour au pays de Mao, et désormais on les nomme "maîtresses". Une profession qui a le vent en poupe, tant elle est entrée dans les mœurs du pays.

C'est une pratique de plus en plus courante pour les plus jolies des Chinoises fuyant les provinces rurales du Ningxia, du Tibet ou du Sichuan pour la côte orientale du pays : devenir l'amante professionnel d'un riche chinois. Un métier de prostituée permanente en quelque sorte, avec des avantages certains comme jadis en recevaient les concubines des empereurs et haut-dignitaires de l'Empire du Milieu. 

Logée, nourrie, blanchie et payée régulièrement par leur "homme", c'est un métier des plus enviables pour des jeunes femmes qui ne possèdent souvent rien sinon leur joli minois. Le parcours classique consiste à travailler comme "hôtesse" dans les grandes villes de sa région dans les "karaokés" qui sont souvent en fait des maisons closes, puis d'être recruté sur la côte avant de se voir proposer un "CDI" par un client qui aura apprécié sa "compagnie". Un métier très bien rémunéré (plus de 3000 dollars environ à Pékin), alors que le PIB annuel chinois était de 8123 dollars en 2016.

Ces "amantes professionnelles" sont logées ensemble dans de grands immeubles dont la plupart des appartements ne sont occupés que par des "filles" comme elles. Un moyen de les loger pour peu, mais surtout de les surveiller, le voisinage se chargeant de jouer le rôle de concierge. 

Cette pratique est en fait de plus en plus commune parmi les riches Chinois. C'est même un marqueur culturel et social indéniable à partir du moment où on a de l'argent. Une étude de l'Université Renmin à Pékin affirmait que 95% des hommes politiques corrompus avaient eu des relations extra-conjugales, et que 60% entretenaient une maitresse.Plus qu'une habitude sociale, cette pratique est surtout une obligation aujourd'hui. Ne pas avoir une maitresse est souvent perçu comme manquer de virilité. 

Zheng Tiantian, une anthropologue de l'université de New York, a travaillé dans un de ces bars karaoké. Elle raconte dans son essai, "Lumières rouges", qu'"on considère que les hommes les plus puissants sont ceux qui peuvent contrôler physiquement et émotionnellement les "hôtesses", les exploiter gratuitement et puis les abandonner". Un cercle vicieux pour les femmes qui affirment souvent préférer le métier d'hôtesse à celui de femme, moins rentable à leurs yeux, et qui elles-même "jouent" avec leur client pour garder leur poste et leurs avantages.

Dans ce jeu, il y a celles qui "connaissent leur place" et celles qui tentent de s'insinuer entre l'homme et sa femme. Ce phénomène est d'autant plus important que les "xiaosan", les maitresses, sont généralement plus diplômées (elles ont du temps pour étudier). Ce sont des strétégies différentes qui sont exploitées, certaines essayant d'avoir un enfant dans le dos de leur client, d'autres de demander plus d'argent.

À ce jeu, le temps compte beaucoup. Un proverbe local explique bien leur situation : "Les vieux bœufs mâchent de l'herbe fraiche". 

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