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Jugée "grande gueule" et "agaçante", une végane se voit refuser la nationalité suisse
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Casse-pieds

Son combat contre les cloches portées par les vaches n'est pas du goût des habitants de son canton.

Nancy Holten, une végane néerlandaise de 42 ans, a vu pour la deuxième fois en deux ans sa demande de nationalité suisse être refusée. Elle vit pourtant dans ce pays depuis l'âge de 8 ans, et est mère de deux enfants ayant la nationalité suisse. Le problème, c'est qu'elle énerve profondément les habitants de son village de Gipf-Oberfrick, dans le canton d'Aargau. Or, en Suisse, les assemblées communales ont leur mot à dire dans les demandes de naturalisation de leurs potentiels concitoyens.

Nancy Holten parle pourtant le dialecte local, n'a pas de casier judiciaire, subvient aux besoins de sa famille... Malgré cela, 200 des 260 membres de l'assemblée communale de Gipf-Oberfrick ont refusé sa naturalisation, pour la seconde fois. En 2015, elle avait même été huée par l'assemblée.

La raison : elle réclame la fin d'une tradition suisse consistant à mettre une cloche au cou des vaches, ce qui selon elle "porte atteinte au bien-être des animaux". Elle explique que ces cloches, qui peuvent peser jusqu'à 5 kilos, provoquent des brûlures sur la peau des bovins. De plus, "le son des cloches des vaches atteint cent décibels, soit autant qu'un marteau piqueur !". La militante réclame aussi la fin des courses de cochons, de la chasse, et des cloches de l'église du village, jugées trop bruyantes.

"Les individus qui se mettent trop en avant et qui se rebellent contre des traditions locales acceptées de tous sont susceptibles d'agacer et de se faire rejeter par la communauté, qui ne désire pas les voir évoluer parmi eux", explique une porte-parole de la mairie. 

Tanja Suter, la présidente de la section locale de l'UDC, explique de manière plus directe que Nancy Holten a une "grande gueule" et que les citoyens n'ont pas voulu accorder la nationalité à quelqu'un "d'agaçant et qui ne respecte pas nos traditions". 

"Je sais que je m’attaque à des traditions qui, dans une commune rurale, sont très importantes. Mais je revendique ma liberté de penser différemment et de l’exprimer. Mes convictions n’ont rien à voir avec mon intégration. Mes actions énervent beaucoup de monde, mais je ne veux pas me taire, ce n’est pas dans ma personnalité", a expliqué la militante au journal local 24 Heures.

Lu sur Yahoo News

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