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Les ouragans avec un nom féminin tuent plus... et ce n'est pas parce qu'ils sont plus puissants
©REUTERS/Ho New

Petits mais costauds

C'est une question de sexisme.

La dénomination des ouragans est une affaire sérieuse. Le National Weather Service (NWS) et le National Hurricanes Center à Miami, qui ont baptisé l'ouragan Matthew qui a dévasté les Caraïbes début octobre, faisant des centaines de morts, vont sans doute retirer ce nom de la liste de ceux admissibles pour un ouragan. Depuis les années 1970, en effet, il est de coutume lorsqu'un ouragan est particulièrement meurtrier de ne plus utiliser son nom pour d'autres élèments de ce genre. Il n'y aura donc plus d'ouragan Katrina, par exemple.

Cette tradition de nommer les ouragans vise à rendre leur surveillance plus simple, tout comme les messages d'alerte, en particulier lorsque plusieurs font rare en même temps. Jusqu'à la moitié du 20e siècle, les ouragans étaient nommés en fonction de leur lieu géographique ou de la date. Ce sont les Marines américains déployés dans le Pacifique (où se forment beaucoup d'ouragans) pendant la second guerre mondiale qui ont commencé à leur donner des noms féminins, en souvenir de leurs dulcinées restées au pays. Dans les années 1970, il a été décidé d'alterner les noms d'hommes et de femmes, au nom de l'égalité des sexes.

Malgré cette alternance, purement aléatoire, les ouragans "féminins" font statistiquement plus de morts que ceux ayant des noms d'hommes. Cette anomalie a été analysée dans une étude publiée dans le Proceedings of the National Academy of Sciences. Réalisée par des chercheurs des Universités de l'Illinois et de l'Arizona, aux Etats-Unis, elle montre que les ouragans féminins ont fait en moyenne 45 morts chacun entre 1950 et 2012, contre 23 morts pour les ouragans masculins. Plus le nom est vu comme féminin, plus le nombre de victime augmente. Plus il est viril, moins il y a de victimes.

L'étude suggère que "changer le nom d'un puissant ouragan de Charley... à Eloïse... peut tripler le nombre de victimes".

La raison ? Du sexisme. Les ouragans féminins sont moins pris au sérieux que les masculins. Sans même s'en rendre compte, les populations prennent plus ou moins de précautions en fonction du genre de l'ouragan qui leur arrive dessus. Pour valider leur hypothèse, les chercheurs ont demandé à des groupes de volontaires de se préparer à l'arrivée d'une tempête. Dans tous les cas, les ouragans dotés de noms masculins ont été considérés comme des menaces plus sérieuses que ceux dotés de noms féminins.

Lu sur le Washington Post

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