Ubuesque
En Grèce, un bon fonctionnaire est un fonctionnaire qui triche
Le directeur de l'Institut national de statistiques grec risque la prison à vie pour "ne pas avoir trafiqué les comptes du pays".
Le chef d'accusation peut paraître farfelu. Il est pourtant bien réel. Dans un article daté du mardi 29 novembre, Le Figaro raconte l'histoire invraisemblable d'Andréas Giorgiou, le directeur de l'Institut national de statistiques grec. Il risque la prison à vie pour "ne pas avoir trafiqué les comptes du pays". Une nouvelle qui ne devrait pas rassurer les marchés, déjà un peu nerveux sur la situation des finances grecques.
En somme, Andréas Giorgiou est accusé de haute trahison. Le 12 décembre prochain, il comparaîtra devant le procureur des crimes économiques et devra expliquer pourquoi il a réévalué le déficit de 2009 du pays, le faisant passer à 15,8% du PIB, au lieu des 13,4% annoncés par le gouvernement. Un acte d'honnêteté qui fait surtout grincer des dents la classe politique : cette réévaluation a en effet joué un rôle déterminant dans la mise sous tutelle du pays.
En Grèce, "à chaque petite accusation, une procédure est engagée par le procureur", justifie Loannis Stournaras du think-tank lobe. "Dans le cas de Giorgiou, cela n'aboutira bien évidemment pas à une peine", ajoute-t-il.
Car pour rendre son verdict, encore faut-il que la justice grecque se plonge dans les méandres des comptes de l’État. "Il sera impossible [pour la justice] d'avoir les vrais chiffres puisque que tout le monde les modifie", explique Giorgos Kirtsos, analyste politique grec. Pour lui, il est déjà difficile de savoir si le déficit de cette année sera de 7,5 ou de 10% du PIB. "Comment voulez-vous savoir pour 2009 ?", ironise-t-il.
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