La première smartwatch qui gagne l'America's Cup, des heures qui sonnent en silence et un coussin qui ne se prend pas au sérieux : c'est l'actualité des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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Les équipiers américains de l'America's Cup avaient une botte secrète horlogère : cette montre intelligente.
Les équipiers américains de l'America's Cup avaient une botte secrète horlogère : cette montre intelligente.
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Atlantic-tac

Et aussi : la montre star des superstars du football, la quête de l'impossible harmonie qui rend marteaux les maîtres horlogers suisses...

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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FRANCK MULLER : Des heures d’horloge qui sonnent au poignet…

Le charme des horloges comtoises de nos ancêtres, c’était cette sonnerie au passage des heures, et parfois des demi-heures : des tintements qu’on comptait mentalement dans la nuit, une présence tictacante et rassurante dans la maison, des heures qui n’avaient pas la sécheresse des chiffres électroniques. C’est peut-être pour renouer avec ce temps inscrit dans l’espace (celui du son) que l’horloger suisse Franck Muller a imaginé un super-tourbillon Giga Gong qui a le double privilège d’être le plus spectaculaire du monde (20 mm d’envergure pour le tourbillon qui tourne sur lui-même, record non dépassé à ce jour) et le seul qui sonne les heures, à chaque passage, en attendant la sonnerie des demi-heures, prévue pour bientôt. Pour avoir la paix la nuit ou pendant des moments plus personnels, on peut évidemment débrayer ce(s) coup(s) de gong horaires, mais ils ont le charme d’un rappel permanent aux réalités d’un temps qui fuit et dont il faut savourer chaque seconde. Cette montre Giga Gong est ainsi à la fois un chef-d’œuvre de la haute horlogerie contemporaine [facturé en conséquence plus de 300 000 euros : on ne s’étonnera pas qu’il vienne de faire son apparition à Hong Kong, face à un public de collectionneurs chinois fascinés], un exhausseur de goût temporel et un exercice philosophique quotidien : cette heure qui vient de fuir, l’ai-je bien utilisée ? Et celle qui va s’écouler, sera-t-elle digne de mes valeurs de vie, car, comme le chantait Barbara, « le temps perdu ne se rattrape plus »…

TAG HEUER : La smartwatch qui a gagné la Coupe de l’America…

On peut gagner l’America’s Cup pour toutes sortes de raisons, mais c’est la première fois qu’une montre prend une telle part dans une victoire arrachée après une série inattendue et un peu folle de huit régates gagnantes. Il s’agit d’une montre « intelligente » (smartwatch, c’est plus court et plus mode), la première du genre dans la haute horlogerie suisse – qui affecte par ailleurs un certain mépris pour les montres connectées du futur. TAG Heuer ayant toujours été une marque pionnière pour les objets du temps non conformistes, on n’en attendait pas moins de la marque partenaire de l’équipage Oracle Team USA. Révélée par Business Montres dès le 12 septembre dernier, cette montre est fondatrice d’une nouvelle famille de smartwatches à la suisse, dédiées à des activités techniques très pointues – et non à des banales extensions téléphoniques. Atout charme de cette Aquaracer 72 : il s’agit d’une vraie montre, qui ressemble à une vraie montre, logée dans le même boîtier que les autres pièces de la collection Aquaracer dédiées à cette Coupe de l’America. Atout magistral : la montre – qui donne l’heure – dispose d’une « intelligence » qui connecte chaque membre de l’équipage à la totalité des capteurs électroniques du bateau, et notamment aux informations utiles qui le concernent directement en tant qu’équipier (chacun à bord a très précisément sa place et sa fonction). Pourquoi affirmer que cette montre a gagné la Coupe ? La série des régates gagnantes a commencé quand les équipiers [image en haut de la page] ont tous été équipés de cette Aquaracer 72 et qu’ils en ont maîtrisé les fantastiques avantages fonctionnels. Les deux équipages concurrents se valaient, les deux stratégies de course aussi, les deux bateaux également. La seule différence était au poignet de l’équipage américain [où les Américains étaient minoritaires !], plus affûtés à chaque seconde grâce à l’intelligence connectée de leur montre…

MARVIN : Un style militaire trop sérieux pour se prendre au sérieux…

Autrefois, Marvin se prononçait Marvain, un nom bien français des vallées suisses, mais le franglais en a fait Marvine, donc va pour le nouveau nom d’une marque née il y a 160 ans. 16 décennies d’expériences variées, y compris un séjour en immersion totale, avant une réapparition sur le terrain du sérieux horloger qui ne se prend pas au sérieux et d’un design trop classique pour ne pas être totalement contemporain. Un bon exemple avec cette Malton « Coussin militaire ». Coussin pour la forme carré arrondie. Militaire pour le style très contrasté du cadran, qui accentue le rappel des montres militaires vintage par des chiffres, des index et des aiguilles traitées en SuperLumiNova sable (luminescence). Même l’aiguille rouge prend des allures martiales sur cette montre dans les tons brun-vert des camouflages guerriers. Qualité Swiss Made, mouvement automatique suisse et maîtrise plaisante d’un second degré (pas évident en Suisse) qui donne beaucoup de personnalité à une montre dont le tarif vous étonnera (autour de 900 euros)…

HUBLOT : La Suisse prend son temps pour chronométrer le PSG…

PSG = Paris-Saint-Germain = équipe de football quataro-parisienne promise, selon les experts, à un grand destin européen et, selon les banquiers, à un culte spectaculaire du pétro-dollar (actionnaires quatariens et obligations médiatiques obligent). Il fallait à cette équipe de superstars milliardaires des montres stars de supermilliardaires : ce sera Hublot, marque suisse qui réussit depuis huit ans à surfer sur la frange extrême de la tendance internationale, sans perdre son âme mais en mettant du baume au cœur de ses actionnaires du groupe LVMH. Le rapport entre Hublot, marque suisse, et le PSG, club parisien ? Aucun, hormis le copinage entre dirigeants et le fait que les joueurs ont déjà tous au moins une ou deux Hublot dans leur tiroir à montres. Le rapport entre Hublot et le football ? Là, c’est plus subtil puisque la marque suisse sera le chronométreur official du prochain Mondial de football, l’année prochaine, au Brésil : attendez-vous donc à voir beaucoup mentionner Hublot sur les stades, et jusque sur les panneaux des arbitres quand ils annoncent les temps additionnels…

VACHERON CONSTANTIN : La mélodie du bonheur…

La différence entre une « sonnerie au passage » et une « répétition minutes », c’est que la première [voir ci-dessus notre information Franck Muller] ne sonne qu’à l’heure juste, alors que la seconde, infiniment plus complexe, sonne les heures et les minutes à la demande, quand on actionne le « verrou » latéral : des marteaux frappent alors les timbres, autant de coups graves pour les heures, autour de coups doubles (graves et aigus) pour indiquer les quarts d’heure écoulés, autant de coups aigus que de minutes en plus des quarts déjà sonnés. L’harmonie de cette sonnerie est une question d’oreille : elle « signe » l’habileté mécanique et acoustique du maître-horloger qui a terminé la montre, au bout de six mois d’efforts. Pour la petite histoire, c’est précisément à 4 h 49 que ces tests de cette quête d’une harmonie parfaite sont effectués : c’est l’heure à laquelle la cadence est la plus audible, puisque les intervalles entre les heures (4 coups), les quarts (3 coups) et les minutes (4 coups) sont quasiment identiques. La performance mécanique est d’autant plus élevée que le mouvement de cette montre est un des plus plats du marché (8,09 mm pour l’épaisseur totale du boîtier) – ce qui ajoute encore à son élégance, soulignée par le décalage à huit heures de l’aiguille des seconde. Les collectionneurs – très très fortunés [à peu près le prix d’un studio à Paris] – apprécient dans cette Patrimony Contemporaine ultra-plate un détail « invisible » : non seulement le déclenchement de la sonnerie n’a aucune incidence sur la précision de la montre, mais le son en est très pur puisqu’elle dispose d’un « régulateur volant » qui assure en silence la cadence de la frappe des marteaux.

BAUME & MERCIER : Au clair de la Linea…

La collection Linea fait craquer les Françaises depuis un gros quart de siècle : que de modes passées et oubliées en vingt-cinq ans, mais la Linea n’a rien perdu de sa séduction. Question de taille (32 mm pour la Linéa 10119 ci-dessus), de sensualité dans les courbes, de la neutralité rassurante de l’acier poli et satiné, de bracelet interchangeable et de style ultra-féminin. La dernière livraison nous propose une interprétation originale de l’élégance au poignet, avec une touche d’originalité dans l’affichage des mouvements de la Lune (guichet surdimensionnée) et une note précieuse dans les vagues de diamants (83, soit 0,33 carats) qui courent autour de la montre et sur le cadran en nacre bleu nuit semé d’étoiles serties ou peintes à la mer. Au choix, un bracelet en acier qui s’échange instantanément avec un bracelet en satin bleu nuit assorti au cadran.

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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