Pourquoi les députés ont renoué avec leurs vieux travers avant même la fin des trois jours de deuil ?<!-- --> | Atlantico.fr
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En bureau politique, c'est François Fillon qui est le plus virulent pour déplorer la légèreté de ses collègues.
En bureau politique, c'est François Fillon qui est le plus virulent pour déplorer la légèreté de ses collègues.
©Reuters

Pagaille

Les députés Républicains ont été recadrés hier par leur président Christian Jacob après la séance de questions au gouvernement de mardi qui a tourné à la foire d'empoigne.

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand, journaliste politique à Atlantico, suit la vie politique française depuis 1999 pour le quotidien France-Soir, puis pour le magazine VSD, participant à de nombreux déplacements avec Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Hollande, François Bayrou ou encore Ségolène Royal.

Son dernier livre, Chronique d'une revanche annoncéeraconte de quelle manière Nicolas Sarkozy prépare son retour depuis 2012 (Editions Du Moment, 2014).

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Lorsqu'ils se retrouvent, mardi, en bureau politique, quelques heures après la séance des questions au gouvernement, les députés Républicains sont un peu abattus. Un peu honteux aussi.  Ils viennent de découvrir, en lisant les réseaux sociaux, le pitoyable spectacle qu’ils ont donné quelques heures plus tôt, à la télévision. La séance de questions de ce 17 novembre, troisième jour de deuil national, n'a rien à envier à celle qui aurait pu se tenir en temps normal. S'y interpellent des députés rigolards, brayant, huant le camp d'en face. Les images, dûment relayées via Twitter et Facebook, sont durement commentées par des internautes choqués : "Dignité dans les écoles, indécence à l'Assemblée", peut-on lire.  "Quelle honte. Mais quelle honte. Les familles n'ont pas encore récupéré les corps de leurs proches, et ceci", commente un autre. Une troisième : "les dorures étouffent tout... même la peine !". Les  posts s’enchaînent, tous aussi sévères. 

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Les députés eux-mêmes commentent, comme l'ancien porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre : "Le spectacle aux questions au gouvernement, ce mardi, a légitimement choqué. J'étais dans l'avion en direction du Texas. A mon atterrissage des témoignages de citoyens, de droite ou de gauche, m'ont souligné l'attitude honteuse de certains. À Houston, les Français m'ont confié leur désarroi face à une telle image donnée par les élus du peuple. Que chacun se ressaisisse. Être en guerre oblige". 

En bureau politique, c'est François Fillon qui est le plus virulent pour déplorer la légèreté de ses collègues. Face à l'ampleur de la polémique, Christian Jacob décide de convoquer une réunion de groupe pour mettre les points sur les I, appeler "chacun à ses responsabilités" et demander à ses collègues de cesser "d'invectiver Christiane Taubira".

Comment les députés ont-ils pu ainsi se laisser aller ? "L'Assemblée c'est un chaudron, la moindre provocation met le feu aux poudres", expliquent les uns. "Les députés avaient été remontés à bloc le matin même en réunion de groupe par Nicolas Sarkozy", croient savoir les autres. Le président des Républicains, qui n'a que peu goûté la belle unanimité du Congrès de lundi, était surtout furieux qu'Alain Juppé, le matin même à la radio, ait rappelé que lui, Nicolas Sarkozy, avait été responsable d'une baisse drastique des effectifs de la police.

Il faut dire qu'à la différence du mois de janvier dernier, la droite voit s'approcher une échéance majeure : les régionales qu'elle se doit de gagner. Il donc été décidé de donner la parole, lors de cette séance et alors que la période de deuil national n'est pas encore écoulée, aux têtes de listes. Un retour sans doute un peu précoce de la politique. Une impatience qui a tourné au fiasco.

Demain, l'ambiance devrait être radicalement différente. Le groupe Les Républicains a décidé de soutenir unanimement la loi permettant de prolonger l’état d'urgence. Les critiques des citoyens semblent avoir été entendues. 

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