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Molenbeek : l'édifiant récit d'une journaliste infiltrée dans les milieux radicaux
©Reuters

En immersion

En 2005, Hind Fraihi avait enquêté sur le quartier décrié de Bruxelles. 10 ans plus tard, ses craintes lui ont donné raison.

Il aura fallu attendre novembre 2016 pour que le grand public découvre le nom du quartier de Molenbeek, situé à Bruxelles. Réputée pour être un vivier à djihadiste, la commune était pourtant bien connue, et depuis longtemps, par les spécialistes de l'islam radical. A commencer par Hind Fraihi, journaliste belge musulmane, qui avait entamé une enquête en 2005 au cœur des réseaux islamistes du quartier. Comme l'explique BFMTV, son livre "En immersion à Molenbeek" vient d'être traduit en français, depuis le flamand. "Il y a dix ans, lorsque j'ai infiltré les milieux radicaux de Molenbeek, le terreau islamiste existait déjà. On m'a dit que j'exagérais, que je faisais du sensationnalisme, et rien n'a été entrepris pour endiguer le phénomène" raconte aujourd'hui la journaliste.

Chômage, pauvreté… le quartier est devenu une véritable enclave. Mais la misère n'explique pas tout. "Certains jeunes diplômés, issus d'un milieu moderne et progressiste, se radicalisent aussi, sûrement parce qu'ils n'ont pas le sentiment d'être acceptés" explique l'auteure. "Même si on a un travail, on reste un étranger, un musulman pour les autres. On est 'différent', notamment depuis le 11-septembre." Ajoutez à cela les conflits au Proche-Orient et le cocktail s'annonce dévastateur. "Nous sommes dans un choc quotidien à voir les attentats se succéder au Moyen-Orient dans l'indifférence totale. Cela génère un sentiment d'injustice qui peut parfois être utilisé à tort."

Surtout, la journaliste constate que rien n'a été fait par les autorités pour endiguer le phénomène. "A l'époque, on y trouvait des fascicules extrémistes ou des prêches qui prônaient ouvertement la violence contre les chrétiens ou les juifs, et pourtant, les autorités publiques n'ont rien fait pour les stopper", regrette-t-elle. "Aujourd'hui, c'est trop tard, les méthodes ont changé. Le recrutement se fait sur Internet, de façon plus accessible, et a disparu des mosquées cachées. C'est encore plus dangereux, car plus difficile à stopper."

Lu sur BFMTV

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