Évacuation des Roms : les associations s'indignent, la droite parle de "lucidité tardive", la gauche se divise<!-- --> | Atlantico.fr
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Depuis le début de la semaine, plusieurs camps de Roms ont été démantelés.
Depuis le début de la semaine, plusieurs camps de Roms ont été démantelés.
©Reuters

Dehors

Après l'évacuation ce jeudi de deux camps de Roms près de Lille, beaucoup, dont le Parti de gauche, accusent Manuel Valls d'appliquer une politique que la gauche critiquait lorsque Nicolas Sarkozy était au pouvoir.

Même politique à gauche et à droite ? Deux camps de Roms d'environ 200 personnes installés à Villeneuve-d'Ascq et à Hellemmes près de Lille ont été évacués ce matin par près de 150 CRS et policiers.

Prévue depuis un moment, cette opération intervient finalement après que le tribunal de grande instance en ait délivré la décision.

Selon la radio RTL, "la communauté urbaine de Lille, présidée par Martine Aubry, a donné son accord, notamment pour des raisons de sécurité mais aussi sanitaires".

Il ne s'agit pas de la première opération de la sorte. Deux autres camps ont en effet été évacués mardi à Villeurbanne.

Avec ces évacuations, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls montre sa "fermeté" sur ce dossier difficile, souvent critiqué sous la présidence Sarkozy. François Hollande avait d'ailleurs expliqué qu'il comptait bien se différencier de son prédécesseur, notamment en proposant des solutions alternatives lorsqu'un campement insalubre est démantelé.

Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur a également assuré que les conditions de l'aide au retour proposées lors des éloignements des personnes qui ne remplissaient pas les conditions du séjour seraient "remises à plat"

Mais cela ne semble pas satisfaire les associations qui s'indignent des évacuations de ce jeudi matin. Le Figaro évoque notamment la colère d'un prêtre défenseur des Roms qui déclare que "Tout est en train d'être enlevé. C'est une atteinte aux droits fondamentaux des hommes. Que vont devenir ces familles ?". Le prêtre s'était déjà fait connaître après s'être opposé à l'ancien président Nicolas Sarkozy.

Les associations dénoncent ainsi l'augmentation des expulsions pendant l'été assurant que le nombre de charters a connu une hausse considérable ces dernières semaines. Elle ajoutent qu'aucune solution de relogement n'est généralement proposée aux personnes évacuées, ce qu'avait pourtant promis le gouvernement. Les associations ont dont l'impression que la politique du gouvernement Ayrault ne change pas véritablement de celle sous Nicolas Sarkozy.

Quant aux riverains, la plupart se félicitent de cette opération. Ils se plaignaient depuis près de deux ans de ces voisins.

L'opposition a également donné son avis sur la question.

Eric Ciotti, le secrétaire national de l'UMP à la sécurité, a ainsi approuvé la décision de démanteler des camps illégaux de Roms. Il a notamment déclaré : "Manuel Valls a décidé de poursuivre le démantèlement des camps de Roms. C'est une mesure juste et légitime, tant ces lieux n'ont pas leur place sur le territoire de la République", ajoutant que "le ministre de l'Intérieur fait enfin preuve de lucidité, mais celle-ci est bien tardive lorsque l'on se souvient de l'outrance des commentaires qui avaient suivi le discours prononcé par Nicolas Sarkozy à Grenoble en 2010, dans lequel le chef de l'État dénonçait l'existence de ces campements sauvages".

Au contraire le Front national a jugé ses opérations d'évacuations inutiles. La présidente du parti d'extrême droite Marine Le Pen a notamment déclaré : "les démantèlements des camps de Roms sont évidemment nécessaires, nous le disons depuis des années, parque ces camps sont indignes de notre pays et insupportables pour les riverains. Mais ce ne sont pas quelques expulsions le temps d'un été qui changeront quoi que ce soit au problème".

Quant au Parti de Gauche, son secrétaire national Eric Coquerel a estimé que le gouvernement Ayrault marchait "dans les pas du précédent en pointant du doigt les Roms", ajoutant "je ne pense pas que ce soit les solutions. Je ne crois pas que ce soit en prenant des mesures de ce type-là et en essayant de communiquer dessus" que le problème se réglera.

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