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Pourquoi la Bourse fait front au choc terroriste
©Reuters

Editorial

Alors qu’on pouvait légitimement s’attendre à des ventes massives d’actions comme cela se produit chaque fois qu’un choc brutal vient perturber l’activité, rien de tel ne s’est produit : au deuxième jour de cotation suivant la tuerie, le marché opérait même une hausse brutale et se stabilisait ensuite.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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La sérénité affichée par la Bourse une semaine après la secousse terroriste qui a frappé Paris et sa banlieue est-elle trompeuse ? Alors qu’on pouvait légitimement s’attendre à des ventes massives d’actions comme cela se produit chaque fois qu’un choc brutal vient  perturber l’activité, rien de tel ne s’est produit : au deuxième jour de cotation suivant la tuerie, le marché opérait même une hausse brutale et se stabilisait ensuite.

La promptitude de la réaction du gouvernement, les premiers succès remportés dans la lutte contre les réseaux terroristes ont apporté le soulagement indispensable pour faire baisser  la pression de la peur qui s’est emparée de l’opinion publique. L’espoir d’un électrochoc sur le plan géopolitique apporte aussi une note d’optimisme. Une prise de conscience s’effectue sur le  plan international sur la nécessité d’amorcer une action d’envergure pour éradiquer l’extension d’un Etat islamique qui n’a plus de frontières et ose même provoquer toutes les grandes puissances. Le retour de l’Iran sur la scène internationale, la détente dans les relations russo-américaines pourraient préfacer une grande coalition, ou à tout le moins une coordination des efforts tant il reste encore d’obstacles à régler, qui feraient renaître l’optimisme sur un retour futur de la paix au Moyen Orient et apporter du même coup une solution au problème des migrants, dont la gravité mine présentement  la solidité de la construction européenne.   

Une course de vitesse est ainsi engagée. A court terme, tout dépendra de la capacité de Daesh de poursuivre ses actes terroristes, notamment en France, considérée comme un maillon faible, bien que d’autres pays comme la Belgique n’aient rien à nous envier sur ce plan, puisqu’elle apparaît comme une des plaques tournantes du terrorisme. Car, si un climat serein ne  peut être rétabli rapidement, les conséquences économiques se feront sentir. Les compagnies aériennes, l’hotellerie et la restauration, les  agences de voyage sont déjà touchées avec des conséquences sur la croissance qui est déjà anémique.  

Dans ce contexte, un décrochage de la Bourse serait aussi inévitable. Certes, les grandes entreprises sont habituées à lutter contre le  terrorisme qui depuis une quinzaine d’années a affecté bon nombre de  marchés d’exportation, non seulement au Moyen Orient, mais en Espagne sans parler des événements du World Trade Center aux Etats-Unis. Chaque fois la conjoncture a souffert pendant  plusieurs mois avant de se redresser. Il reste que les marchés bénéficient de plus en plus, surtout dans la période récente, de la politique particulièrement accommodante des banques centrales qui leur ont apporté le soutien financier dont ils avaient besoin. C’est ce qui explique leur bonne tenue alors qu’ils gardent un œil rivé sur la stratégie de la Réserve fédérale avec le souci à court terme  de s’assurer que les taux d’intérêt remonteront outre Atlantique, une mesure qui attesterait de la bonne santé de la première économie mondiale.

Cela dit, pour revenir à la France, la crise actuelle offre l’occasion d’une prise de conscience pour opérer  un sursaut dans le pays : ne pas se contenter d’affirmer une fois de plus que moyennant quelques renoncements à certaines libertés, on va se contenter de laisser le peuple à l’abri de sa police et de ceux qui traquent les terroristes. Ce serait le moment d’opérer une véritable mobilisation de l’opinion qui y est prête pour tourner le dos au laxisme et au laissez-aller paralysants et organiser enfin les réformes de fond que tous nos partenaires nous réclament, et le meilleur moyen d’assurer cette attractivité de la France que nos gouvernants redoutent tellement de perdre mais pour laquelle ils ne prennent  toujours pas les mesures nécessaires.

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