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Pire que le Titanic, François Hollande se croit indestructible. C'est historiquement désespérant
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Atlantico Business

Le discours de la dernière chance. Devant la fondation Jean-Jaurès, François Hollande a tenté de se remettre en selle pour un deuxième mandat, alors que les sondages le mettent au fond du trou. Pathétique.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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La situation du président de la République est tellement désespérée que sa tentative de se remettre en selle en était extraordinairement pathétique.

La salle Wagram a rarement abrité des opérations aussi surréalistes et désespérées.

Cette communication de rentrée avait été imaginée au lendemain des attentats de Nice, le 14 juillet dernier et devait permettre au président de s'exprimer sur « la démocratie face au terrorisme ». Un vrai sujet. Qui n'est d'ailleurs ni de droite, ni de gauche. Cela à l'invitation de la fondation Jean Jaurès et du think tank Terra Nova.

Et bien, avec ce sujet sur la démocratie face au terrorisme, il s'est permis de démontrer et même de crier qu'il est « le père de tous les français qu'il est le seul garant de l'Etat de droit, le garant du modèle social, la cohésion nationale et de la construction européenne ». Incroyable quand on connaît l état de l'opinion à son égard.

Le discours à la fondation Jean-Jaurès a donc été l'occasion de marquer l'entrée en pré-campagne présidentielle d'abord sur un terrain du terrorisme où les Français reconnaissent qu'il a plutôt bien géré une situation tragique et que par rapport à ses adversaires, il a été en situation, mais ensuite il a parlé de la nécessité de préserver l'équilibre et l'unité de la République, pour dire en gros qu'il était incontournable.  Quel Salto oratoire !

François Hollande ne sera pas jugé sur ce dossier du terrorisme. Il sera jugé sur l'ensemble de ce qu'il a fait, ou pas fait. Et là, son bilan est catastrophique. Quoi qu'il dise, quoi qu'il promette.

La preuve en est que la grande majorité des français, 88% ne souhaite pas qu'il soit candidat à un deuxième mandat. La majorité des français, y compris à gauche, dans sa propre famille.

Il est donc exactement comme le commandant du Titanic qui refusait l'évidence du naufrage et qui a emmené son bateau à la collision en pleine vitesse.

En s'exprimant ce jeudi, comme sur le Titanic, François Hollande a voulu reprendre de la vitesse.

D'abord, montrer qu'il n'était pas fini. Qu'il connaissait ses dossiers il rentrait tout juste d'Asie où il a défendu les intérêts de la France, sans oublier que sa préoccupation première était d'assurer l'ordre public face à la menace terroriste et de protéger ainsi, les valeurs fondamentales qui fondent les sociétés occidentales à savoir la liberté sous toute ses formes avec comme outil central, la démocratie politique.

Ensuite, il a devant la fondation Jean-Jaurès, rappelé son attachement à la gauche et imploré cette famille de se rassembler autour de ce socle qui a permis, selon lui de gagner tellement de bataille sur le front social. Protéger le modèle social. On a compris que le rôle de la gauche était de protéger les acquis. Et que lui seul pouvait le faire.

Enfin, il a en creux, voulu démontrer qu'une nouvelle candidature de gauche avait sans doute un sens dans le monde tel qu'il est, sans pour autant s'engager mais c'était tout comme.

Mais faut dire qu'il est sur ce point dans une position d'une extrême faiblesse.

Pour trois raisons.

Un : Il a perdu son corps électoral, et même beaucoup de ses amis. L'extrême gauche, le combat, la gauche du PS lui dispute cette légitimité de gauche, et la branche social-démocrate se sépare. D'un côté, Mélenchon, Montebourg, Hamon, Duflot... De l'autre Emmanuel Macron et sans doute Manuel Valls. François Hollande est presque seul.

Deux : Son bilan est exécrable. Personne ne croit plus en ce qu'il dit ou ce qu il promet. Il va organiser une baisse d'impôt sur le revenu et la seule réaction que ça provoque est ironique ou coléreuse. D'autant qu'au même moment, l'Allemagne organise 15 milliards de baisse d'impôts sans un centime de dette ou de déficit. Quelle humiliation pour nous. C'est indécent ce qui s'est passé ce jeudi a la salle Wagram.

François Hollande se présente comme le garant du modèle social... bravo, mais sans jamais dire un mot sur les moyens de stopper la dégradation de ce modèle social. Il est en faillite ce modèle. Rien sur la capacité de créer des richesses pour ensuite les redistribuer. François Hollande n'a plus un sou dans les caisses. L'état vit à crédit grâce à la bienveillance des Allemands.

Comment croire François Hollande ? Le Président donne dans le ridicule alors que personne ne peut le croire. Le pays aurait besoin de souffle, de croissance, d'activités, d'emplois.

Trois : Question souffle justement, l'opinion a besoin de savoir que le commandant du navire dit la vérité avec une conscience claire des contraintes et des obstacles qui permettaient de dégager des opportunités. L'Europe ça existe, les marchés mondiaux aussi, la concurrence est inévitable et le progrès technologique pourrait être une bénédiction. Bref, le minimum quon attend d'un président de la république serait de lister les opportunités qu'il faut saisir et créer les conditions les plus favorables pour en sortir des bénéfices. 

François Hollande n'a rien dit qui puisse nous convaincre d'une stratégie et d'une cohérence. Exactement comme dans le Titanic, ou jusqu'au dernier moment, le commandant a refusé de stopper les machines et de changer de cap malgré l‘exhortation des hommes d'équipage.

Françoise Hollande refuse de voir la réalité et l'évidence. La dette publique, le chômage, la misère qui touche le tiers de la population. Les Français ne veulent plus qu'il se présente à l'élection présidentielle. Il n'a plus aucune légitimité, même si la fonction, elle, conserve sa gloire et sa puissance jusqu'au terme du mandat ce qu'il n'a pas manqué de rappeler.

Alors cette situation est assez rocambolesque parce que les politologues nous expliquent que dans la France des partis, François Hollande encore la possibilité de gagner les primaires. Si 78 % des sympathisants socialistes ne veulent plus de lui. Il y en a encore 22% qui le supporte. Si à la Primaire de gauche, il rassemblait 22% de votants alors qu'aucun des autres candidats ne réussirait à faire plus, François Hollande sortirait en tête.

Avec la certitude de ne pas être au deuxième tour de la présidentielle. Chronique d'un échec assuré. Quelle pagaille et quel gâchis !

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