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Malbouffe + alcool = cancer, l’équation simpliste qui n’expliquait pas vraiment la recrudescence des cas
©Reuters

Leurre

La crainte du cancer est de plus en plus répandue. L'alcool, le tabac et l'obésité sont accusés d'en augmenter les risques. Même si ces comportements sont néfastes, ils ne sont pas forcément les principaux responsables.

Nicole  Delépine

Nicole Delépine

Nicole Delépine ancienne responsable de l'unité de cancérologie pédiatrique de l'hôpital universitaire Raymond Poincaré à Garches( APHP ). Fille de l'un des fondateurs de la Sécurité Sociale, elle a récemment publié La face cachée des médicaments, Le cancer, un fléau qui rapporte et Neuf petits lits sur le trottoir, qui relate la fermeture musclée du dernier service indépendant de cancérologie pédiatrique. Retraitée, elle poursuit son combat pour la liberté de soigner et d’être soigné, le respect du serment d’Hippocrate et du code de Nuremberg en défendant le caractère absolu du consentement éclairé du patient.

Elle publiera le 4 mai 2016  un ouvrage coécrit avec le DR Gérard Delépine chirurgien oncologue et statisticien « Cancer, les bonnes questions à poser à mon médecin » chez Michalon Ed. Egalement publié en 2016, "Soigner ou guérir" paru chez Fauves Editions.

 

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Atlantico : Selon une étude publique britannique, l'obésité, la cigarette,  l'alcool et les vacances au soleil sont à l'origine d'une progression fulgurante des cas de cancers, du foie, de la bouche, du rein, de la peau et de l'utérus. Peut-on vraiment faire un lien entre nos modes de vie et l'augmentation dite du nombre de cancers ? 

Nicole Delépine : La peur, classique moyen de guider les foules ! La peur  du cancer permet tous les dépistages inutiles, les prévention dangereuses (vaccins gardasil etc... ) et les traitements innovants, coûteux d’emblée au grand bénéfice de BIG Pharma . Il n’y a pas d’épidémie du cancer si on regarde les chiffres en détail ( démonstration dans le "Cancer un fléau qui rapporte" (Michalon 2013) dans lequel j’ai  en priorité traité ce sujet au chapitre  "le  profil du tueur" pour dénoncer la manipulation grossière des populations par l’industrie pharmaceutique et  ses complices. Si les cancers sont censés augmenter la mortalité liée diminue ce qui devrait rassurer les foules. Il me semble que la progression "fulgurante" des cancers est régulièrement avancée sans que la démonstration scientifique n’en soit clairement établie par des études reproductibles ni à l’étranger ni en France. La peur du cancer déclinée sous toutes ses formes permet d’orienter le citoyen vers touts les secteurs lucratifs que ce soit celui du dépistage qui en France revient par exemple à  deux milliards d’euros annuels pour le dépistage du cancer du sein sans bénéfice démontré pour les femmes ni en matière de survi, ni en matière de conservation du sein  (des études de différents pays confirment sur dix ans au moins ces affirmations scientifiques développées ailleurs). Il est à craindre que les raisons d’une telle volonté d’affolement des populations ne soient pas innocentes et que la tendance à augmenter toutes les sortes de dépistage très rémunérateurs puis des traitements tout aussi enrichissants pour des grosses entreprises pharmaceutiques ne soit pas indifférent. Contrairement à ce qui se raconte le nombre de cancers n’a pas flambé dans les vingt dernières années . Ce qui a monté en flèche c’est la volonté de trouver quelques petites cellules cancéreuses à quelqu’un qui allait bien et qu’on transforme en malade. Comment expliquer l’augmentation de 70% du nombre de cancers de la prostate en France en 30 ans mais pas dans les pays nordiques ? Parallèlement la mortalité n’a pas augmentée ! Surmédicalisation et surtraitement! ll n’y a pas d’augmentation "fulgurante" du cancer du foie mais une volonté absolue de le lier à l’hépatite C contre laquelle un traitement miracle  à 56 000 euros les trois mois de traitement vient d’être autorisé en France

Que sait-on des liens entre nos modes de vie et le risque de cancer ? Cela concerne t-il tous les cancers ou certains en particulier ? Lesquels correspondent à quels types de comportements à risques ?  

Il est clair et bien connu que le tabac est un réel facteur de risque du cancer du poumon et que la diminution du tabagisme chez l’homme a significativement diminué sa fréquence chez l’homme en même temps qu’il augmentait chez la femme de plus en plus fumeuse. Néanmoins concentrer chaque plan cancer sur la diabolisation des fumeurs en oubliant l’amiante qui surplombe encore beaucoup de bâtiments faute de crédits pour désamianter relève encore une fois du nuage de fumée. Quant à l’alcool et à l’obésité leurs principaux risques létaux ne sont pas essentiellement le cancer. Les lobbies sont plus difficiles à neutraliser que la culpabilisation facile des consommateurs qui devraient tout résoudre par le choix intelligent des produits étiquetés qu’ils achètent. De qui se moque-t-on ? De nous tous.

Quels sont les facteurs à risques ? Quel rôle la génétique joue-t-elle dans le processus ? Constate-t-on au sein de la population une progression du nombre de personnes concernées par des prédispositions génétiques ?

On construit encore sur bien trop de sites pollués comme les anciens sites kodak ou le site de Vaujours qui fait encore la une des journaux sans empêcher les projets anti-écologiques d’avancer avec la bénédiction des autorités. Les risques de cancer sont beaucoup plus liés aux facteurs environnementaux niés par les décideurs parce que plus compliqués et plus coûteux à résoudre qu’aux comportements individuels. Les pesticides et Monsanto en particulier très à risque pour les populations sont autorisés et ce sont les vignerons bio qui sont poursuivis par les autorités ! Le rôle de la génétique reste mineur dans la majorité des cancers et ce que l’on peut craindre est une réelle augmentation du nombre de véritables cancers dans quelques décennies en conséquence des nombreux facteurs de risque que sont les accidents nucléaires, les toxiques alimentaires de plus en plus nombreux et difficiles à déceler (mercure dans le poisson à titre d’exemple) voire les manipulations génétiques... L’épidémie dont on parle n’a pas eu lieu mais il n’est pas impossible qu’elle touche nos descendants étant donné la rapidité à laquelle on détruit notre planète .

Quels conseils en déduire quant aux meilleures choix de prévention face au cancer, sans pour autant tomber dans l'ascèse ?

Une vie saine et joyeuse  dans de bonnes conditions sans trop d’excès sans trop de restriction ni trop de stress serait surement la meilleure prévention face aux cancers et aux autres maladies comme Alzheimer etc. Réduire au maximum les vaccinations pour préserver ses  défenses immunitaires, manger bio sans obsession et ne pas trop penser à la maladie et à la prévention tant qu’on va bien. Toujours réfléchir à qui revient le bénéfice maximum quand on vous propose un nouveau test ou un nouveau médicament. Si possible quand on est malade préférer les anciens médicaments quand ils existent dont on connait les effets à long terme. Se méfier des médicaments à plusieurs milliers d’euros. En tous cas s’informer précisément des résultats et des effets et peser le bénéfice risque. Bref toujours opposer votre bon sens et votre réflexion à une possible manipulation intéressée. C’est le meilleur moyen de rester longtemps en bonne santé. Et si vous êtes vraiment malade restez vigilant informez-vous, comparez les possibilités thérapeutiques qui  vous sont présentées  et demandez un consentement véritablement éclairé .

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