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Mais qui de Jean-Luc Mélenchon ou d’Emmanuel Macron pourrait bien rafler la mise du tremblement de terre subi par le PS ?
©D.R.

La question à 1000 euros

Alors que la décision de François Hollande de ne pas se représenter à la présidence de la République ouvre une période d'incertitude pour le PS, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron observent la situation de près.

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

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Atlantico : Suite à l'annonce de la non-candidature de François Hollande et au séisme politique qu'elle représente, qui est selon vous le mieux placé pour rafler la mise électoralement parlant entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron ?

Jérôme Fourquet : Je pense qu'il faut être prudent et ne pas essayer d'aller plus vite que la musique pour un événement qui vient tout juste de se produire. On ne connaît pas encore les conséquences immédiates sur la grille de départ de la primaire de la gauche. Arnaud Montebourg est déjà sur les rangs, manifestement Manuel Valls devrait aussi y aller. Sera-t-il seul ? Y aura-t-il un autre candidat de l'aile réformiste ? Le Parti socialiste va-t-il se ranger de manière un peu résignée derrière Manuel Valls, maintenant que François Hollande n'est plus là ? Une autre personnalité va-t-elle lui contester ce leadership ? C'est la première grande inconnue.

Deuxièmement, une fois que l'on connaîtra le paysage politique, il faudra voir qui sort vainqueur de la primaire pour répondre à votre question. Si c'est Arnaud Montebourg, ce n'est pas la même chose pour Jean-Luc Mélenchon que si c'est Manuel Valls. Si c'est Manuel Valls, ce n'est pas la même chose pour Emmanuel Macron que si c'est Arnaud Montebourg.

Il faudra donc voir qui s'aligne, qui l'emporte, et comment il l'emporte. Si le vainqueur gagne par un résultat étriqué, assistera-t-on à une guerre d'anéantissement entre les différents candidats ? L'unité du parti sera-t-elle préservée, ou est-ce que cette décision historique ouvre la boîte de Pandore et enclenche un processus de fragmentation ? Tout cela est encore en suspens...

Il est toutefois important de préciser qu'Arnaud Montebourg est quand même très marginal dans le parti. Benoît Hamon, quant à lui, représente l'aile gauche mais est en partie concurrencé par Arnaud Motnebourg. Marie-Noëlle Lienemann et consorts vont-ils se rallier à lui ? Tout cela va peser sur les équilibres. Que va faire Claude Bartolone, lui qui a fait un bout de chemin avec Arnaud Montebourg il fut un temps ?

Où vont pencher les plusieurs dizaines voire centaines de députés et sénateurs socialistes, les patrons de fédération, les grands élus ? Vont-ils se rallier à l'étendard de Manuel Valls ou est-ce que le parti étant au bord de l'implosion, quelqu'un compte sortir du rang et essayer de rafler la mise ? On a vu que Christiane Taubira a twitté que la responsabilité de la gauche était colossale. Peut-être qu'une personnalité comme cela peut estimer qu'il y a un coup à jouer...

La capacité d'Emmanuel Macron ou de Jean-Luc Mélenchon à "rafler la mise" dépend-elle également de l'aptitude du PS à conserver une certaine unité ?

Bien sûr ! On voit bien qu'il y a deux lignes radicales aux frontières du Parti socialiste qui pourraient phagocyter ce parti. Dans les derniers sondages, Hollande et Valls étaient à moins de 10%, car Macron et Mélenchon étaient à 12 ou 13. Est-ce que ce processus va à son terme avec un candidat encore plus bas dans les sondages, ou y aura-t-il un sursaut permettant au PS de se rassembler et de reprendre ces voix à Macron et Mélenchon.

Le scénario du départ précipité de François Hollande n'était pas du tout prévu. Nous sommes le 2 décembre, la primaire est dans un mois et demi, avec les fêtes de fin d'année au milieu... Une vraie course contre-la-montre vient de se lancer. On peut même se dire que le délai étant très court, ils n'auront pas le temps de se déchirer complètement.

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