Les trois leçons à tirer de la crise boursière<!-- --> | Atlantico.fr
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La bourse chinoise s’est effondrée de 8,5% dans la journée de lundi 24 août.
La bourse chinoise s’est effondrée de 8,5% dans la journée de lundi 24 août.
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L'Edito de Jean-Marc Sylvestre

La violence de la crise boursière chinoise et son impact sur les bourses mondiales, ont engendré une multitude d’analyses sur le rôle de la spéculation et sur la responsabilité des politiques et des banquiers centraux. Mais aucune de ces analyses n’apporte des solutions ou des remèdes.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Prenons des risques ! Nous ne sommes pas à la veille d’une nouvelle crise financière mondiale qui aurait des effets dévastateurs sur les économies occidentales. Nous serions à la veille d’une crise économique mondiale s’il y avait demain un krach obligataire. C’est-à-dire, si demain, une hausse des taux d’intérêts aggravait la charge financière de tous ceux qui ont contracté des dettes. A commencer par les Etats. Le monde croule sous une montagne de dettes que personne ne pourra rembourser. Si les taux augmentaient, il y aurait des demandes de remboursement telles, que les emprunteurs ne pourraient pas honorer.

La crise boursière d’origine chinoise est d’une toute autre nature et, si l’occident ne cède pas à la panique irrationnelle, la crise chinoise restera un marqueur des seules difficultés du système chinois. L’effondrement de la bouse de Shanghai, et la contagion au reste des marchés financiers mondiaux,  appelle un explicatif très simple. Parce que le mécanisme est en lui-même très simple.

Tout d'abord, la principale cause de la contamination internatioale se trouve dans la prise de conscience des opérateurs financiers. La hausse boursière depuis 5 ans est déconnectée de la performance des économies réelles. Les marchés financiers ont profité des politiques monétaires très généreuses des banques centrales comme celle des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, du Japon et de l’Europe. On a arrosé en liquidités, comme des malades que nous étions tous, la plupart des économies occidentales avec des taux d’intérêts qui n’ont jamais été aussi bas.

Conséquences, les valeurs boursières se sont envolées mais depuis le début de l’année, les gérants et les analystes se sont aperçus que ces "survaleurs" ne correspondaient pas à la valeur purement économique. Oui, les entreprise se sont réveillées renforcées mais pas au point de justifier des cours de bourse actuel.

On assisterait donc, tout naturellement, à une correction normale et salutaire à partir du prétexte chinois. Lequel est impacté par le dérèglement de son propre modèle.

L’économie chinoise ne tourne pas rond parce que les Chinois ne consomment pas assez. Ils ne consomment pas assez parce que le système chinois ne sait pas gérer une société de consommation de masse, donc ils censurent ce type d’evolution.

Le monde occidental est étranger à ce débat. Le problème de l’économie mondiale, c'est qu’elle n’est pas à la hauteur des cours boursiers.

Ensuite, les opérateurs craignent que les banquiers centraux reviennent à un comportement plus normal mais espèrent le contraire . Actuellement, les banquiers centraux ne peuvent pas se montrer plus généreux qu’ils ne l’ont été. Par ailleurs, ils ne peuvent pas revenir en arrière actuellement. Ce serait catastrophique.

Par conséquent, aucun ne bougera une oreille avant la fin de l’année, y compris la banque centrale américaine. Si jamais, les banques centrales  revenait à la normal en augmentant les taux, ils mettraient en faillite la moitié des Etats de la planète. Donc pas question.

Les opérateurs financiers, les gérants sont donc convaincus que les banquiers centraux ne feront pas machine arrière. Ils vont continuer de toucher leur drogue monétaire. C’est la raison pour laquelle ils ne cèderont pas à la panique comme en 2008 et 2009.

Enfin, beaucoup d’analystes dans les banques et les entreprises considèrent que cette crise boursière offre l’opportunité de revenir aux fondamentaux. Et surtout, d'essayer de redresser l’économie réelle. Cette analyse s’applique surtout à la zone euro, qui souffre d’un défaut grave de compétitivité. Or, pour redresser la compétitivité des entreprises privées, il faut que les Etats consentent à dépenser moins . Si les dépenses publiques baissent, les prélèvements obligatoires  qui piègent  littéralement  le compte d’exploitation des entreprises pourront baisser.

On revient à la case départ. L’Europe, avec son sacro-saint modèle social, est sans doute incapable de regarder cette réalité. Du coup, la monnaie de la BCE va tout droit sur les marchés financiers et dans les caisses de l’Etat en financement des dettes. Les entreprises de leur coté attendent des jours meilleurs pour investir et embaucher.

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